A l’heure où la langue française est en perte de vitesse dans la plupart des pays africains en faveur des parlers nationaux, les participants à la 15e conférence des chefs d’Etats et de gouvernement des pays ayant le français en partage tentent de redonner du sens à la francophonie. Le Sénégal, pays organisateur de l’évènement, plaide en faveur de la « francophonie des peuples ». Dans son discours d’ouverture, le Président sénégalais a défini cette francophonie qui reste à créer : « C’est certes la langue et la culture, la paix et la sécurité, la démocratie et les droits de l’homme. Mais la francophonie des peuples, c’est aussi les échanges économiques et commerciaux ; c’est la mobilité dans l’éducation, la formation et l’enseignement supérieur ; c’est la technologie au service du plus grand nombre ». Et Macky Sall de conclure : « Voilà ce qui constituera le ciment de notre édifice pour l’avenir ».

Vingt cinq ans après le Sommet de Dakar de 1989, des questions élémentaires se posent encore sur le devenir de la francophonie dans le Sommet de Dakar de 2014 et auxquelles l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) devra trouver les réponses adéquates. Pour l’heure, la question centrale reste celle de la succession d’Abdou Diouf à la tête de cette Organisation. Comme pour rafraîchir la mémoire des candidats qui se livrent bataille pour ce poste, Macky Sall a rappelé l’œuvre pionnière de Léopod Sedar Senghor. Ce poète aimait définir la francophonie comme « Cet humanisme intégral, qui se tisse autour de la terre, cette symbiose des énergies dormantes de tous les continents, de toutes les races, qui se réveillent à leur chaleur complémentaire ». Le Président sénégalais a aussi rendu un vibrant hommage au président sortant de l’OIF. Il a aussi annoncé que le Centre international de conférences où se tiennent les travaux de ce 15e sommet de la francophonie portera le nom d’Abdou Diouf. Une façon de lui dire « dieureudieuf », qui veut dire merci en wolof (langue nationale sénégalaise).