Le processus de mise en place, à l'horizon 2020, d'une monnaie unique de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), enregistre "des évolutions et des performances" importantes, a souligné le directeur général de l'Agence monétaire de l'Afrique de l'Ouest (AMAO), M. Mohamed Ben Oumar Ndiaye.

M. Ndiaye qui intervenait, récemment à Dakar, dans le cadre d'une rencontre initiée par la Fondation Rosa Luxemburg et l'Africaine de recherche et de coopération pour l'appui au développement intégral (ARCADE), a affirmé que la convergence vers cet objectif est basée sur un certain nombre d'indicateurs et critères, dont le déficit budgétaire, l'inflation et les réserves de changes.

"Nous avons des avancées très significatives concernant l'inflation qui est maitrisée et est à un chiffre pour les pays anglophones et à des taux inférieurs à 3 PC concernant les pays de l'UEMOA (Union économique et monétaire ouest africaine)", a-t-il dit, relevant que pour le déficit budgétaire, l'évolution est relativement maîtrisée au niveau de la sous-région en dépit des difficultés dues à l'évolution de certaines situations externes comme l'augmentation des prix du pétrole ou des denrées alimentaires.

En 2013, la moitié des pays de la CEDEAO s'est ainsi approché des critères de convergence, a noté M Ndiaye, soulignant toutefois que ceci n'est pas suffisant pour lancer la monnaie commune.

"Il faut un certain nombre d'indicateurs et de cohérences à respecter avant de pouvoir lancer la monnaie unique au niveau de la CEDEAO en 2020", a-t-il dit faisant état notamment du système de paiement.

Abordant les avantages de la monnaie unique, le directeur général de l'AMAO a fait état, entre autres, d'un ensemble beaucoup plus vaste et d'opportunités d'échanges pour les pays de la CEDEAO.

Les Etats membres vont également avoir plus de crédibilité en termes de négociation, sans compter la libre circulation des personnes et des biens à l'intérieur de la CEDEAO, ce qui permet aux entreprises d'avoir plus d'opportunités de financement au sein de la zone élargie, a-t-il ajouté.

Le 20 avril 2000 à Accra (Ghana), six pays ouest-africains (Gambie, Ghana, Guinée, Liberia, Nigeria, Sierra Leone) ont annoncé leur intention de créer une Union monétaire en Afrique de l'Ouest à côté de l'UEMOA.

Le projet prévoyait une fusion ultérieure de cette seconde union monétaire avec l'UEMOA, afin de faire coïncider les frontières de l'Union monétaire avec celles de la CEDEAO. Ce scénario conduirait l'UEMOA à renoncer au Franc CFA pour adopter l'ECO, nouvelle monnaie régionale dont le régime de change vis-à-vis de l'Euro et du Dollar n'est pas encore précisé.

La déclaration d'Accra était assortie de critères de convergence relatifs à l'inflation, aux finances publiques et aux réserves de change.

L'AMAO est chargée de conduire le programme de coopération monétaire de la CEDEAO et qui a pour objectif d'aboutir à une monnaie commune en 2020.(MAP).