La Guinée, le Libéria et la Sierra Leone, les pays les plus touchés par l’épidémie d’Ebola, recevront chacun un demi-million de dollars pour réduire l’impact potentiellement dévastateur de cette maladie.

Cette somme a été, accordée par le Fonds fiduciaire de solidarité africain. Elle financera les initiatives récemment lancées par la FAO dans le cadre de son Programme d’intervention régional pour soutenir l’agriculture et la sécurité alimentaire face à la menace du virus Ebola en Afrique de l’Ouest.

Les fonds devront être dépensés sur une période de douze mois pour aider 7 500 ménages, soit quelque 45 000 bénéficiaires, dans les trois pays cibles.

Les activités comprennent la mobilisation sociale et la formation pour stopper la propagation de la maladie, le renforcement des systèmes d’épargne et de prêt, notamment en faveur des femmes, et la fourniture d’intrants agricoles pour aider les familles rurales à préserver leurs revenus et moyens d’existence.

Cette subvention fait partie de trois accords passés aujourd’hui avec la FAO et aux termes desquels le Fonds fiduciaire de solidarité africain s’engage à financer à hauteur de 6,5 millions de dollars des initiatives d’envergure de l’Organisation sur le continent africain, notamment en faveur de l’emploi des jeunes dans les zones rurales et la coopération Sud-Sud.

“Les fonds alloués aujourd’hui illustrent la détermination des pays africains à s’aider mutuellement non seulement dans les situations d’urgence comme c’est le cas actuellement du fait de la crise de l’Ebola mais aussi pour garantir la croissance et la prospérité futures de leur continent”, a déclaré M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO.

“Le Fonds fiduciaire de solidarité pour la sécurité alimentaire en Afrique est une initiative unique pour mobiliser les ressources de l’Afrique pour l’Afrique. Il peut contribuer à l’élimination de la faim et au renforcement de la résilience des personnes vulnérables”, a déclaré M. Crisantos Obama Ondo, Ambassadeur de Guinée équatoriale auprès des agences de l’ONU basées à Rome et président du Comité directeur du Fonds.

Commentant ces nouveaux dons, M. Joseph Sam Sesay, Ministre de l’agriculture de la Sierra Leone, a déclaré: “Au-delà de la tragédie humaine actuelle, Ebola menace aussi de réduire à néant les acquis durement réalisés en matière de développement dans toute la région de l’Afrique de l’Ouest. Aussi accueillons-nous chaleureusement le soutien du Fonds fiduciaire de solidarité africain qui constitue un véritable exemple illustrant la solidarité des ‘Africains envers les Africains’.”

Un besoin accru d’argent pour étouffer la menace

Le mois dernier, la FAO a lancé un appel aux bailleurs de fonds les exhortant à mobiliser d’urgence 30 millions de dollars pour l’aider à atténuer l’impact de l’Ebola sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des communautés touchées par l’épidémie en Guinée, au Libéria, en Sierra Leone et dans les pays voisins à risque.

La FAO a déjà engagé environ 1,8 million de dollars sur ses propres fonds d’urgence pour financer son Programme d’intervention régional contre l’Ebola. Aussi, la subvention octroyée par le Fonds de solidarité africain vient-elle à point nommé pour soutenir l’effort de la FAO.

Les Africains aident d’autres Africains

Les deux autres accords passés avec le Fonds fiduciaire de solidarité africain soutiendront deux projets importants de la FAO, l’un visant à créer des emplois pour les jeunes et les femmes dans les zones rurales, et l’autre consistant à préserver la sécurité alimentaire grâce à la coopération Sud-Sud entre pays africains.

Le projet relatif à l’amélioration des possibilités d’emploi pour les jeunes ruraux, administré par la FAO en collaboration avec l’Agence de planification et de coordination du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), recevra 4 millions de dollars. Il aidera les pays à élaborer et mettre en œuvre des politiques visant à stimuler le développement des entreprises dans les zones rurales et le transfert des compétences entrepreneuriales.

Aujourd’hui, le Directeur général de la FAO et M. Ibrahim Hassane Mayaki, Secrétaire exécutif du NEPAD, ont paraphé une lettre d’intention par laquelle les deux organisations s’engagent à unir leurs forces pour mettre en œuvre ce projet. “Ce programme est un moyen concret de conférer aux jeunes gens et aux jeunes filles les compétences nécessaires pour participer à la transformation socioéconomique de leur pays. Sa mise en œuvre conjointe est une illustration de la solidité du partenariat existant entre la FAO et le NEPAD”, a souligné M. Mayaki.

Le deuxième projet a trait à la Coopération Sud-Sud en faveur de l’agriculture et de la sécurité alimentaire. Il bénéficiera d’un financement d’un million de dollars qui aidera les pays africains à partager et à échanger leurs connaissances, expertises, meilleures pratiques, innovations, technologies, politiques innovantes et ressources.

A propos du Fonds

Le Fonds fiduciaire de solidarité africain a été lancé en 2013 en tant qu’initiative unique proprement africaine visant à l’amélioration de l’agriculture et de la sécurité alimentaire à travers le continent. Il a bénéficié des contributions de la Guinée équatoriale (30 millions de dollars) et de l’Angola (10 millions de dollars) ainsi que d’une contribution symbolique des organisations de la société civile de la République du Congo.

Depuis sa création, le Fonds a déjà financé des projets dans 30 pays, relatifs notamment au renforcement de la résilience des communautés rurales touchées par des conflits, à l’atténuation de la pauvreté rurale grâce à des possibilités d’emploi pour les jeunes et au renforcement des meilleures pratiques pour accroître la production agricole et animale.

Administré par la FAO en partenariat avec des collaborateurs clés, le Fonds vise à mutualiser les ressources des économies les plus fortes de l’Afrique pour mettre en œuvre sur le continent africain des initiatives agricoles et de sécurité alimentaire dans le cadre du Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine voulu par l’Union africaine.

Il est dirigé par un comité de pilotage composé actuellement de la Guinée équatoriale, de l’Angola, du Président du Groupe Afrique, du Président de la Conférence régionale de la FAO pour l’Afrique, de l’Union africaine et de la FAO.