Le FMI a accordé jeudi 100 millions de dollars d'allègement de dette aux trois pays africains frappés par Ebola, en créant un mécanisme qui pourra être utilisé à l'avenir en cas de nouvelle "catastrophe de santé publique".

Touchés de plein fouet par l'épidémie, le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée recevront un don total de 100 millions de dollars qui leur permettra d'effacer la dette et les intérêts qu'ils doivent au Fonds monétaire international dans les deux prochaines années, a expliqué l'institution.

"Ce n'est pas dans nos activités traditionnelles de faire des dons. (...). Mais nous faisons ça parce que ces trois pays traversent une épreuve extrêmement difficile", a commenté la directrice générale du Fonds monétaire internationale, Christine Lagarde, lors d'une conférence de presse.

Réclamé par les Etats-Unis, cet effort n'effacera certes qu'un gros cinquième de la dette totale due au FMI par ces trois pays d'Afrique de l'Ouest, dont la croissance et les comptes publics ont été durement éprouvés par Ebola.

Mais il représente toutefois une innovation majeure dans la philosophie d'une institution dont l'activité traditionnelle consiste à prêter aux pays en difficulté financière et d'exiger ensuite d'être remboursée.

"Le FMI devient la première institution multilatérale à accorder un allégement de dette à ces trois pays", a assuré Mme Lagarde.

Pour y parvenir, le Fonds a élargi un mécanisme qu'il avait créé après le tremblement de terre d'Haïti en 2010 pour effacer 268 millions de dollars que lui devait le pays des Caraïbes.

Initialement limité aux désastres naturels comme les séismes, ce fonds sera désormais activable dans les cas de "catastrophe de santé publique" et pourra être abondé par les 188 Etats-membres du FMI pour de futurs allègements de dette.

Un pays a déjà accepté d'y contribuer, a révélé Mme Lagarde sans le nommer, ajoutant qu'elle espérait que ce "ne serait pas le seul".