Il fallait attendre tout ce temps pour une rencontre au sommet entre la France Zambie. Les présidents des deux pays se sont rencontrés à Paris le 8 février dernier. La dernière rencontre a eu lieu en 1983 entre les deux anciens présidents, Kenneth Kaunda et François Mitterrand.

La Zambie est, avec la Côte d’Ivoire, un des pays africains les plus dynamiques, avec une croissance de 7%.

Les deux chefs d’Etat avaient parlé économie mais aussi politique, la Zambie étant située dans une région assez mouvementée. Selon le communiqué de l’Elysée, les deux chefs d’Etat ont analysé la situation dans plusieurs pays voisins de la Zambie, notamment le Burundi, la Centrafrique et la République démocratique du Congo où la politique est en effervescence. Le président Joseph Kabila qui va finir ses deux mandats légaux en 2016, tente de retarder l’échéance. L’opposition qui insiste sur le respect de la constitution, a déjà fait avorter ses projets et refuse le « dialogue national » auquel il appelle estimant que ce n’est qu’une manœuvre de plus pour gagner du temps et rester au pouvoir.

Edgar Lungu et François Hollande ont, à ce sujet, « indiqué leur attachement au respect de la constitution et à l'organisation d'élections nationales dans les délais légaux ». Le communiqué de l’Elysée précise bien toutefois que « la position française n'est pas anti-Kabila, elle est pro-constitution ». L’opposition congolaise n’en attend pas tant, surtout son chef de file, Moïse Katumbi Chapwe, l’ancien gouverneur du Katanga et président du prestigieux club de football le TP Mazembe.

Côté économique, le président Edgar Lungu compte lancer plusieurs projets notamment en matière d’électrification. Plus concrètement, un grand projet est en cours portant sur deux fermes solaires totalisant 100 Mégawatts. Un autre concerne la rénovation du plus grand barrage du pays, Kariba.

Les entreprises françaises ne peuvent pas laisser passer de telles chances. La rencontre de l’Elysée devrait faciliter les choses. La Zambie qui souffre des effets de la déforestation, était très active lors du sommet COP21 qui s’est déroulé à Paris en novembre dernier. Là aussi, des possibilités de coopération restent à explorer.

Sur le terrain africain, les deux pays collaborent en République centrafricaine, où un contingent de l’armée zambienne apporte une aide, « utile » selon la cellule Afrique de l’Elysée, à la Minusca. Les missions de la brigade d’intervention zambienne de l’Union africaine en République démocratique du Congo sont également hautement appréciées. Cette brigade avait combattu les groupes armés du Nord Kivu qui avaient commis des viols et des violences contre les populations locales.