L’Algérie continue à expulser massivement les migrants subsahariens. Ces opérations sont violentes, humiliantes et portent atteinte aux droits de l’Homme, affirme Ousmane Diarra que nous avons joint par téléphone ce dimanche 11 décembre 2016, en sa qualité de président de l’Association malienne des expulsés (AME). Cette ONG vient de boucler 20 ans d’action au profit des migrants.

« Nous avons appris que depuis le 1er décembre 2016, les arrestations massives par les autorités algériennes de migrants subsahariens s’intensifient », rapporte Ousmane Diarra. Selon les chiffres que l’AME a pu recueillir, quelque 1500 migrants subsahariens dont 260 Maliens ont fait l’objet d’arrestation ces dix derniers jours.

« La situation est vraiment terrible parce que les arrestations et les conditions d’expulsion sont très barbares », s’indigne Diarra, qui rapporte, citant des sources sûres que les autorités algériennes ont abandonné une partie de ces personnes dans le désert.

Le président de l’AME s’arrête sur les propos racistes tenus par des responsables algériens à l’encontre des migrants subsahariens : « Certains disent que ce sont les migrants qui apportent des maladies comme le sida. On les traite aussi comme des voleurs, des terroristes. Ces propos choquent et énervent tous les défenseurs des Droits de l’Homme ».

Retraçant le périple des expulsés, le président de l’AME précise que certains parmi ces derniers ont été conduits de force à la frontières entre l’Algérie et le Niger où ils ont été contraints d’aller à Agadez. De là, ils ont poursuivi leur route jusqu’à Niamey pour se rendre ensuite au Burkina Faso, avant d’arriver à Bamako. « Nous condamnons, avec force, l’attitude algérienne », martèle Diarra. Et ce dernier de conclure, après avoir rappelé qu’il suit bien ce qui se passe au Maroc en matière de gestion des questions migratoires : « Si tous les pays prennent comme exemple le Royaume chérifien, cela va beaucoup faciliter la collaboration entre les pays méditerranéens et subsahariens. »