En Tunisie, les personnes poursuivies pour des faits d’homosexualité se voient forcées de se soumettre à un test anal qui prouverait ou non leur orientation sexuelle. Le 22 septembre dernier, l’Etat a annoncé vouloir interdire l’obligation de cet examen. Une victoire pour les associations de défense des Droits de l’Homme qui militent depuis des années pour prononcer l'oraison funèbre de cette pratique.

Le Code pénal tunisien en son article 230, stipule que la sodomie, si elle ne rentre dans aucun des cas prévus aux articles précédents, est punie de l’emprisonnement pendant trois ans. Pour « confirmer » l’orientation sexuelle d’une personne soupçonnée, l’Etat peut ordonner la pratique d’un test anal. Il s’agit d’un examen forcé et approfondi du rectum qui représente une « preuve d’homosexualité » aux yeux de la justice et auquel l’accusé ne peut échapper. Une pratique fortement honnie par de nombreuses associations de droits de l’Homme, mais aussi par le corps médical tunisien.

Zoom sur un phénomène inquiétant

L’ordre des médecins de Tunisie condamnait, le 3 avril dernier, l’usage de cette pratique barbare. « Les médecins considèrent la pratique d’un examen génital ou anal pour vérifier ou confirmer la nature des pratiques sexuelles d’une personne sans son consentement libre et éclairé, comme une atteinte à sa dignité », déclare une union tunisienne de médecins engagés dans un communiqué.

«Ces examens ne pourront plus être imposés de force, ni physiquement, ni moralement, et sans consentement de la personne concernéeEt ce, sans craindre que le refus soit interprété comme un aveu de culpabilité ou une preuve d'homosexualité», exploque le ministre des droits de l’Homme, Mehdi Ben Gharbia.