L'année budgétaire s'annonce accablante pour le nouveau ministre sud-africain des finances qui est condamné à ménager la chèvre et le chou par crainte d'un black-out financier

Énorme trou d'air dans les finances sud-africaines : Malusi Gigaba, ministre sud-africain des finances, a récemment annoncé un déficit de 2,9 milliards d'USD ! Pour « jouer aux pompiers », le pays est dorénavant contraint à augmenter ses taxes, réduire ses dépenses, voire vendre ses actifs publics pour contourner un scénario tout au moins sombre pour la note souveraine du pays, déjà éprouvée.

De leur côté, les analystes économiques ne lésinent pas sur les qualificatifs pour souligner le caractère critique de la conjoncture économique. « Nous entrons dans une phase très dangereuse du processus budgétaire. Il sera extrêmement difficile de rester en phase avec les plafonds des dépenses et les objectifs en matière de déficit. Gigaba va devoir trancher quant au maintien ou non de certains postes budgétaires. Or, il n’est pas dans une position très solide et il le sait », a confié à Bloomberg, Lumkile Mondi, professeur d'économie à l'université de Witwatersrand.

Pris entre le marteau et l'enclume, le ministre doit, désormais, contrecarrer les pressions politiques pour mettre à flot certaines compagnies publiques, comme la South African Airlines (SAA). Cette nouvelle gageure est d'autant plus laborieuse que son incapacité à atteindre les objectifs en termes de fisc et de maintien du niveau de la dette du pays se traduira par une nouvelle dégradation de la note souveraine sud-africaine. Ce n'est pas tout. Une fuite massive des capitaux étrangers guette inéluctablement le pays.

En d'autres termes, le nouveau ministre doit jouer à l'équilibriste sans pour autant déshabiller Jacques (ou Jacob) pour habiller Paul. Tout un programme !

Houda Belabd