Le président angolais Joao Lourenço a démis de ses fonctions le fils de l'ancien chef de l'Etat José Eduardo dos Santos qui était à la tête du fonds d'investissement souverain du pays. Cette décision fait suite à l’éviction en novembre 2017, de la fille de l’ancien président, Isabel, qui présidait aux destinées de la compagnie pétrolière Sanangol. La fille du président avait été classée femme la plus riche d'Afrique par le magazine américain Forbes.

C’est le scandale des Paradise Papers qui a été à l’origine à l’éviction de Zenu, surnom donné au fils Dos Santos. Le fonds d’investissement aurait est accusé d’avoir versé des dizaines de millions de dollars à Jean-Claude Bastos de Morais, un homme d'affaires proche du patron. Le fonds lancé en 2011, était  doté de 5 milliards de dollars.

Depuis qu'il a pris ses fonctions en septembre, Joao Lourenço, dauphin désigné par José Eduardo dos Santos, a commencé à démanteler pièce par pièce l'empire politico-financier bâti par son prédécesseur, au pouvoir pendant trente-huit ans.

Il a ainsi congédié plusieurs patrons des institutions ou secteurs les plus sensibles du pays (Banque centrale, pétrole, industrie du diamant, médias), tous des fidèles de l'ancien président.

José Eduardo dos Santos, qui est resté le patron du parti du Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA), a déploré en décembre des décisions à ses yeux trop "radicales".

Lundi, à l'occasion d'une conférence de presse pour ses 100 jours au pouvoir, Joao Lourenço lui a répondu en niant toute "tension" avec son prédécesseur.

Lors de sa campagne, Joao Lourenço avait promis d'éradiquer la corruption et de relancer l'économie du pays, en panne depuis la chute des cours du pétrole, sa principale ressource, en 2014.

Avec AFP