Deux jours seulement après le « coup d’Etat turc du 15 juillet 2016, le conseiller du président turc Tayyip Recep Erdogan Seref Malkok a déclaré à la télévision que le gouvernement devrait autoriser les citoyens à s’armer afin qu’ils puissent protéger leur droit à l’autodéfense contre les coups d’Etat, rapporte le site Al Monitor.com.

En décembre2017, un décret du gouvernement garantit l’immunité judiciaire aux civils impliqués dans la lutte contre les coups d’Etat et les actes de terrorisme.

Pour certains, ces faits démontrent que le président Erdogan envisage de créer sa propre milice, dans le but de supprimer les dissidents et en finir avec l’opposition.

Un événement conforte cette idée. Le général à la retraite Adnan Tanriverdi, patron de la SADAT, une compagnie très controversée de consulting militaire, a rejoint l’équipe des conseillers d’Erdogan, quelques semaines après l’attentat.

D’autres entités qui ne cachent pas leur soutien au parti AKP au pouvoir (Les Cœurs othomans ou les Forces spéciales du peuple, créées par un ex membre des forces spéciales)…ont suscité des craintes chez le public turc qui voit réunies toutes les conditions d’une guerre civile.

Selon la Umut Foundation, qui lutte contre les armes individuelles en Turquie, il y aurait 25 millions d’armes en circulation dont 85% sans licence et illégales. Plus encore, les ventes d’armes sur internet ont explosé et échappent à tout contrôle.

Le chef des Cœurs othomans a d’ailleurs appelé sur les réseaux sociaux ceux qui pensent comme lui, à « s’armer au nom de la patrie, du drapeau et d’Erdogan ».

C’est ce qui fait dire à Veli Agbada, le vice-président du principal parti d’opposition CHP (Parti républicain du peuple), que les groupes comme SADAT et les Cœurs othomans sont des milices armées du parti AKP au pouvoir et donc du président Erdogan. Auront-elles une influence sur les élections de 2019? En tout cas, Erdogan a montré qu'il n'allait pas quitter le pouvoir. Il s'est déjà préparé à d'autres mandats en faisant adopter une réforme constitutionnelle qui va lui permettre de gouverner plus longtemps, puisque ses deux premiers mandats ne seront pas pris en compte.