La justice française a donné raison à Moïse Katumbi dans l’affaire MCK (Mining Company of Katanga), qui l’opposait à l'homme d'affaire français Pascal Beverraggi. Les détails.

La Cour d’appel de Paris a annulé mardi la cession de 85 % des actions de Necotrans Mining, gérée par l’épouse de Moïse Katumbi, à la société de Pascal Beveraggi, Octavia. L’affaire a commencé en début novembre 2005, lorsque Moïse Katumbi s’apprêtait à se lancer dans la course présidentielle. Il a alors décidé de vendre la Mining Company of Katanga (MCK), son entreprise spécialisée dans la sous-traitance minière, à Necotrans Mining, alors propriété du français Necotrans Holding. Montant du deal: 140 millions de dollars (près de 118 millions d’euros) payés sur trois ans.

Mais le contrat de vente prévoyait que «les actions de la société Necotrans Mining, détenues par Necotrans Holding, société de droit français, seraient inaliénables tant que le prix de cession ne serait pas intégralement payé», rapporte Jeune Afrique, qui a eu accès aux deux arrêts rendus publics le 15 mai par la cour d’appel de Paris.

Necotrans n’a finalement versé, en près de trois ans, que 20 millions de dollars aux bénéficiaires de MCK, devenu depuis NB Mining. Et les choses se compliquées en août 2015, lorsque la holding française était en redressement judiciaire. Le tribunal de commerce de Paris a donc décidé d’ordonner la vente des actions de Necotrans Mining à la société Octavia, de Pascal Beveraggi. Le clan Katumbi a tenté le 19 décembre suivant de s’opposer à la vente de NB Mining à l’homme d’affaires corse, mais sa demande a été rejetée par le tribunal de commerce de Paris.

Mais tout n’était pas perdu. Quelques jours plus tard, Astalia Investment Ltd, gérée par l’épouse de Katumbi et détentrice de 85 % des actions de MCK, et Padang Trust Singapore Pte Ltd, du Sud-Africain Kenneth McLeod, associé de Moïse Katumbi lors de la création de MCK, font appel de la décision de cette décision.

Le verdict est tombé le 15 mai dernier: la cour d’appel de Paris a annulé la cession de 85 % des actions de Necotrans Mining au profit d’Octavia. «Aujourd’hui les titres de Necotrans Mining sont redevenus la propriété de Necotrans Holding. Padang et Astalia vont pouvoir faire valoir leurs droits, notamment celui de préemption pour acquérir ces 85 % et redevenir les actionnaires de Necotrans Mining, l’actionnaire à 100 % de NB Mining», a expliqué à Jeune Afrique François Kopf, avocat des deux parties appelantes.