Poursuivi dans un affaire de détournement de fonds, l’ancien président des Comores, Ahmed Abdallah Sambi, est assigné à résidence depuis samedi 19 mai.

Des miliaires ont encerclé le domicile de Sambi dans la soirée du samedi, et ne laissaient entre ni sortir personne. Des députés et membres du bureau politique de son partis, qui se réunissaient chez lui à ce moment, se sont ainsi retrouvés coincés. «Considérant ses agissements constatés ces derniers jours et en vue de préserver l'ordre et la sécurité publics, M. Ahmed Abdallah Mohamed Sambi est placé en résidence surveillée», a expliqué le ministère de l’Intérieur dans une note remise à l’ex-chef d’Etat dans la journée de samedi.

Sambi a été auditionné mardi dernier à son domicile sur son rôle dans une affaire de détournement de centaines de millions de dollars. L’affaire remonte à 2008, lorsqu'il a lancé le programme de la «citoyenneté économique», qui consistait à accorder la nationalité comorienne à 4.000 familles apatrides du Koweït et des Emirats arabes unis en échange d’investissements de ces deux pays dans l’archipel. Mais un rapport parlementaire publié le 11 avril dernier a fait état de la disparition de 971 millions de dollars de recettes depuis le lancement de l’initiative.

L’ex-président comorien et onze autres personnes, dont notamment son successeur Ikililou Dhoinine ainsi que d’anciens vice-présidents et d'anciens ministres, font l’objet d’une poursuite judiciaire pour détournement de fonds.