La corruption est le plus grand obstacle au développement économique et social et à l’épanouissement de la jeunesse, a affirmé le roi Mohammed VI, soulignant que la lutte contre ce fléau nécessite un engagement politique sincère, une action publique soutenue et une forte implication civique.

Dans un message adressé au 31esommet de l’Union Africaine (UA), qui se tient dimanche et lundi dans la capitale mauritanienne Nouakchott sous le thème "Vaincre la corruption: une voie durable pour la transformation de l'Afrique", le souverain a relevé que ce fléau n’est pas une fatalité africaine, ne représente pas l’apanage du continent et qu’il constitue «un phénomène mondial qui sévit dans les pays du Nord, comme dans ceux du Sud, et il risque de mettre à mal la réalisation des Objectifs du Développement Durable (ODD), décidés à l’échelle internationale».

La lutte contre ce fléau requiert une mise en synergie de toutes les expériences et des expertises, dans le cadre d’une vision commune que partagent tous les partenaires, a poursuivi le roi, notant que cette lutte «ne peut en aucun cas devenir une nouvelle forme de domination et de pression» et que «le bien de nos peuples passe par la prévention et la responsabilisation de tous les acteurs de nos sociétés».

Evoquant l’action du Royaume en matière de lutte contre la Corruption, le Souverain a fait observer que le Maroc avait pris conscience des effets dévastateurs de la corruption et décidé de ne ménager aucun effort pour en venir à bout. Cela s’est traduit par la mise en place en 2015 d’une Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption, et la création de la Commission nationale anti-corruption.

Le roi du Maroc a également souligné que la corruption est un mal endémique qui ronge les sociétés, mine les efforts qui conduisent vers l’émergence, et grève le pouvoir d’achat des citoyens, et notamment des plus pauvres, notant que dans «certains secteurs d’activité, elle représente 10% du coût de production».

«La corruption pervertit les règles de la démocratie et sape l’Etat de Droit; elle dégrade la qualité de vie et favorise la criminalité organisée, l’insécurité et le terrorisme», a dit le Roi, faisant remarquer que dans le combat sans relâche contre ce fléau, «certains pays de notre continent, et ils sont nombreux, obtiennent de meilleurs résultats que d’autres, parfois plus développés. Ces modèles nous engagent tous à suivre la même voie».

Les réformes institutionnelles entreprises au sein de l’Union Africaine contribueront également à faire émerger une culture de lutte contre ce fléau, a estimé le souverain, se disant convaincu que le Président de la République fédérale du Nigéria, Muhammadu Buhari, désigné «champion africain de la lutte contre la corruption» à l’occasion du 30esommet de l’UA, marquera de son sceau cette nouvelle étape.

 

Avec MAP