Après une longue et angoissante attente, le sauvetage des 12 enfants et leur coach de football bloqués depuis 17 jours dans une grotte au nord de la Thaïlande a soulagé, mardi, tout un pays où tous les regards étaient rivés sur le déroulement d’une opération d'évacuation aussi spectaculaire que périlleuse.

Au troisième jour de l’opération de sauvetage, le dernier prisonnier de la grotte de Tham Luang a été sorti indemne de la grotte. «Les 12 sangliers sauvages (du nom de leur équipe de foot locale) et leur coach ont été tous évacués de la grotte et sont maintenant en sécurité», annonce sur sa page officielle la marine thaïlandaise dont un commando d’élite est engagé dans cette opération avec des plongeurs-spéléologues étrangers.

L’équipe de plongeurs s’est mise à l’œuvre tôt le mardi dans les entrailles du réseau souterrain pour extirper les cinq derniers prisonniers de la grotte. Un groupe de quatre jeunes garçons a été évacué le dimanche, suivi par un deuxième groupe de quatre autres enfants le lundi.

Au dernier jour de l’opération, les secouristes se sont livrés à une course contre la montre pour tirer les 5 enfants avant que les pluies de mousson n’inondent davantage la grotte, un réseau souterrain qui s’étend sur dix kilomètres avec un labyrinthe de tunnels et de passages étroits totalement inondés.

Dans une conférence de presse, des responsables du ministère de la santé ont assuré que les huit enfants évacués le dimanche et lundi sont généralement en bonne santé, bien qu’épuisés et souffrant de quelques symptômes liés à un séjour de 17 jours dans la pénombre, dont dix jours sans eau ni nourriture.

Les enfants qui sont en observation médicale ne seraient probablement pas en mesure de répondre à l’invitation de la FIFA d’assister à la finale de la Coupe du monde de football en Russie, a-t-on indiqué.

L’opération d’évacuation particulièrement périlleuse a été un défi de taille pour des plongeurs professionnels venus des quatre coins du monde. L’obstacle le plus redouté est un passage dit "sam yak" à près de 2 km où se trouvaient les enfants le leur coach. C’est une « jonction en T »dans la grotte avec des passages d’à peine 60 cm où les plongeurs doivent se contorsionner, descendre puis monter, pour pouvoir passer.

Il fallait six heures à un plongeur professionnel pour atteindre la cavité où se sont réfugiés les enfants et leur coach à 4 km de l’entrée de la grotte.

Chaque enfant évacué a été accompagné par deux plongeurs pour l’assister et l’épauler le long des tunnels et galeries submergées par une eau boueuse sans aucune visibilité.

Aucun des enfants n’a fait de la plongée auparavant et la plupart ne savent même pas nager. Depuis leur découverte, au dixième jour de leur disparition, les secouristes se sont efforcés à leur apprendre les techniques de base et l’usage du matériel de plongée.

Autre facteur de risque, celui même qui a précipité l’opération de secours, est constitué par les fortes pluies de mousson qui risquent de faire monter le niveau d’eau dans la grotte et mettre en péril la vie des enfants et des plongeurs.

La crainte des pluies de mousson annoncées par la météo pour cette semaine, ont poussé les équipes de secours à lancer l’opération d’évacuation par la plongée, et abandonner les autres options qui demandent plus de temps. En effet une centaine de forages ont été effectués pour chercher, sans succès, une issue à la grotte à partir de la montagne qui la surplombe.

https://www.youtube.com/watch?v=0t2tlcmqgNo