Le Zimbabwe se trouvait jeudi sous haute tension suite à l’intervention musclée mercredi soir de l’armée pour disperser les manifestants qui protestaient contre les résultats des élections, qui se sont déroulées lundi dans le pays.

La capitale Harare a été ébranlée, mercredi, par de violentes manifestations de Zimbabwéens en colère suite à l’annonce des résultats des législatives, qui ont donné à la Zanu-Pf du président sortant Emmerson Mnangagwa la majorité absolue dans la future Assemblée nationale.

Dans la foulée, l’armée, déployée dans les rue d’Harare pour prêter main forte à la police, a tiré sur les manifestants, tuant au moins trois personnes.

L’intervention de l’armée a replongé dans le doute les Zimbabwéens qui souhaitaient voir le scrutin marquer le début d’une nouvelle ère dans leur pays meurtri par de longues années de dictature et de crise multidimensionnelle.

Ces élections sont les premières dans cette ancienne colonie britannique depuis l’éviction de l’ancien homme fort Robert Mugabe dans un coup d’Etat en novembre 2017.

Le Royaume-Uni, ancien colonisateur du Zimbabwe, s’est inquiété suite à l’éclatement des actes de violence dans le pays et a appelé les Zimbabwéens à faire preuve de retenue suite à l’intervention de l’armée.

Harriett Baldwin, ministre au Foreign Office, a invité les leaders des partis politiques zimbabwéens à assumer leur responsabilité et garantir le calme et la retenue en ces moments critiques.

L’Union africaine a, de son côté, exprimé ses vives préoccupations au sujet de la situation au Zimbabwe, appelant les différents protagonistes à faire montre de retenue. L’organisation internationale de défense des droits humains, Amnesty International, a, quant à elle, appelé à une enquête pour faire la lumière sur le comportement des unités de l’armée zimbabwéenne lors des événements de mercredi.

Face à la vague internationale d’indignation, les autorités d’Harare se montrent intransigeantes, soulignant que les forces de sécurité «ne ménageront aucun effort pour prévenir d’autres troubles».

«L’opposition a peut-être interprété notre compréhension comme étant un signe de faiblesse, et je pense qu’ils font une grosse erreur», a déclaré le ministre de l’Intérieur, Obert Mpofu.

 

Avec MAP