Le Roi Mohammed VI a adressé, ce lundi 20 août 2018, un discours à la Nation à l’occasion du 65eanniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple.

Insistant sur la charge symbolique si forte et au sémantisme si profond de cet anniversaire, le Souverain a affirmé que le pays estentré aujourd’hui de plain-pied dans une nouvelle révolution à travers laquelle la construction d’un Maroc moderne se poursuit.

Par la même occasion, le Roi Mohammed VI a abordé la question de l’intégrité territoriale et a tenu à exprimer ses remerciements et sa considération aux dirigeants africains frères, qui ont interagi de manière positive avec les positions de principe du Maroc, et qui ont répondu favorablement à l’appel que le Conseil de Sécurité a lancé aux membres de la communauté internationale pour soutenir ses efforts.

Le Souverain a affirmé sur le même sujet que c’est en toute confiance et en toute responsabilité que le Maroc maintient son adhésion à la dynamique lancée par le Secrétaire Général des Nations Unies, en collaboration avec son envoyé personnel.

« Les résolutions adoptées récemment par le Conseil de Sécurité et le Sommet de l’Union Africaine, confirment sans équivoque la compétence exclusive des Nations Unies en matière de supervision du processus politique », a déclaré le Roi Mohammed VI.

Par ailleurs, le discours royal a été principalement axé sur la jeunesse les jeunes en qui le Roi Mohammed VI rappelle qu’il a toujours vu la vraie richesse du pays.

Encore une fois, le Souverain a insisté sur l’offre concrète qui doit être offerte à la jeunesse, particulièrement en termes d’enseignement, d’emploi, de santé et dans bien d’autres domaines.

Dans le même sens, le Souverain a insisté sur l’égalité des chances dans l’insertion socio-professionnelle.

Pour une croissance créatrice d’emploi

«Le chômage des jeunes, qui reste élevé, est pour moi un vrai sujet de consternation », a affirmé le Souverain. Et d’ajouter : « Il est inconcevable qu’un jeune sur quatre soit au chômage en dépit du niveau de croissance économique atteint globalement par le Maroc. Et ces chiffres sont plus dramatiques en milieu urbain ».

Le Roi Mohammed VI juge les résultats obtenus en-deçà de l’ambition qui l’anime dans ce domaine, malgré les efforts déployés en termes de chantiers économiques et de programmes sociaux.« Nous ne devons plus accepter que notre système éducatif fonctionne comme une machine à fabriquer des légions de chômeurs, surtout dans certaines filières universitaires dont les diplômés, tout le monde le sait, peinent énormément à intégrer le marché de l’emploi », a déclaré le Souverain, précisant que ce gaspillage manifeste du potentiel des jeunes et des ressources publiques entrave les dynamiques de développement et affecte les conditions de vie de nombreux Marocains.

Sur la base de ce diagnostic, le Roi Mohammed VI a engagé  le gouvernement et les acteurs concernés à prendre, dans les plus brefs délais, les mesures nécessaires pour la refonte globale des mécanismes et des programmes d’appui public à l’emploi des jeunes, pour les rendre plus efficaces et adaptés aux attentes des jeunes. « Ce travail de remaniement doit se faire selon le modèle que J’ai préconisé dans le Discours du Trône, à propos des programmes de protection sociale », a précisé le Souverain qui a décidé que soit organisée, avant la fin de l’année, une rencontre nationale sur l’emploi et la formation devant permettre la formulation de résolutions pratiques et de solutions nouvelles qui serviront de base à des initiatives et une feuille de route rigoureusement définie pour la promotion de l’emploi.

Le Roi Mohammed VI a recommandé également l’instauration d’un système efficace d’orientation précoce au niveau de la deuxième ou de la troisième année précédant le baccalauréat. « Son rôle est d’aider les élèves, en fonction de leurs aptitudes et de leurs inclinations, à faire l’un ou l’autre des deux choix : s’engager dans une filière universitaire ou une formation professionnelle ».

Autre recommandation royale : L’adoption d’une convention-cadre entre le gouvernement et le secteur privé, pour imprimer une impulsion vigoureuse à l’opération de requalification des étudiants qui quittent les études sans diplôme. « Ils pourront ainsi jouir de nouvelles opportunités pour faciliter leur insertion socio-professionnelle ».

Le Roi Mohammed VI a aussi appelé à la révision en profondeur des spécialités de la Formation professionnelle pour qu’elles répondent aux besoins des entreprises et du secteur public, et qu’elles soient en phase avec les transformations que connaissent les secteurs industriel et professionnel. « Ainsi, les lauréats auront plus de chance de s’intégrer professionnellement ».

Le Souverain a affirmé qu’il convient d’accorder une plus grande attention à la formation professionnelle, tous niveaux confondus. Dans ce sens, « le Fonds Hassan II pour le Développement économique et social contribuera à la construction et à l’équipement de nouveaux centres de formation professionnelle pour répondre aux nouveaux besoins ».

Le Roi Mohammed VI a, encore une fois, appelé à la mise en place des mécanismes pratiques pour améliorer qualitativement les dispositifs incitant les jeunes à créer de petites et moyennes entreprises dans leurs domaines de spécialité et pour appuyer les initiatives d’auto-emploi et de création d’entreprises sociales.

Le Souverain a sommé les administrations publiques, et les collectivités territoriales en particulier, de s’acquitter de leur dû aux entreprises. « Car tout retard de paiement peut entraîner des cas de faillite et, corrélativement, de nombreuses pertes d’emplois ».

Le Roi Mohammed VI a appelé, en outre, à l’instauration de nouveaux mécanismes permettant d’intégrer une partie du secteur informel dans le secteur formel, en assurant au potentiel humain que recèle le premier une formation adaptée et incitative et une couverture sociale et en appuyant ses projets d’auto-emploi ou de création d’entreprise.

Enfin, le Souverain aappelé à la mise en place, au niveau de chaque établissement, un programme obligatoire étalé sur une période de trois à six mois, visant la mise à niveau des étudiants et des stagiaires en langues étrangères; favoriser une intégration linguistique accrue à tous les niveaux d’études, plus particulièrement dans l’enseignement des matières scientifiques et techniques.« Les questions de la jeunesse ne se limitent pas au seul domaine de la formation et de l’emploi ; elles recouvrent également d’autres champs conceptuels comme l’ouverture d’esprit, l’épanouissement intellectuel et le bien-être physique », a jouté le Roi Mohammed VI.