En moyenne, trois filles sur quatre sont mariées avant leur 18e anniversaire au Niger, pays qui enregistre le plus fort taux de mariage des enfants dans le monde avec une disparité entre le milieu urbain et le monde rural.

Trois régions nigériennes, à savoir Diffa (89%), Zinder (88%) et Maradi (87%), enregistrent le taux le plus élevé, contre une moyenne sous régionale de l’Afrique subsaharienne qui est de l'ordre de 37%.

Selon le médiateur de la République, Ali Sirfi Maïga, relayé jeudi par une source officielle nigérienne, le mariage des enfants est une grave violation de leurs droits avec toutes les conséquences au niveau sanitaire, psychologique et culturel. A noter que le gouvernement nigérien avait adopté un décret relatif à la protection de la jeune fille en cours de scolarité jusqu’à l’âge de 16 ans.

En juin dernier, lors du Sommet de l’Union africaine sur l’autonomisation des femmes, le président nigérien, Mahamadou Issoufou, a établi un diagnostic sur le mariage précoce dans son pays, affirmant que "Le type de violence le plus courant et qui a des conséquences dramatiques sur les femmes et la société est le mariage précoce des filles mineures".

Dans le but de pallier cette situation, le chef de l’État nigérien a souligné que son pays aborde la question de la violence basée sur le genre et d’autonomisation des femmes sous trois angles: institutionnel, législatif et règlementaire, et développement et accompagnement.

D'après l'UNICEF, l’âge requis par la loi pour se marier au Niger est de 15 ans pour les filles, mais elles sont souvent mariées à 12 ans. Quand elles atteignent l’âge de 16 ans, la moitié des filles sont mariées et ont eu leur premier enfant. Elles peuvent être l’une des épouses au sein d’une relation polygame et se trouver aux prises avec des situations auxquelles elles ne sont préparées ni physiquement ni psychologiquement.