Le Premier ministre français Edouard Philippe a annoncé, lundi, un plan destiné à attirer les étudiants étrangers dans les universités françaises qui compte paradoxalement parmi ses mesures une hausse des droits d’inscription dans les écoles et universités de l’hexagone.

Baptisé « Stratégie d’attractivité pour les étudiants internationaux », le plan dévoilé dans le cadre des Rencontres universitaires de la Francophonie, vise également à augmenter le nombre d’étudiants étrangers en France, renforcer les bourses et doter les écoles et les universités de moyens financiers supplémentaires pour mieux attirer les étudiants internationaux.

L’objectif que s’est fixé le gouvernement est de passer de 343.000 étudiants étrangers aujourd'hui à 500.000 en 2027, soit une hausse de 46 %, a indiqué Edouard Philippe, affirmant que la France veut « gagner la bataille de la concurrence internationale en accueillant les étudiants brillants et les plus méritants, de Pékin ou de Kinshasa ».

S’agissant des droits d’inscription, le plan précise qu’ils seront désormais fixés à 2.770 euros en licence (contre 170 euros actuellement) et 3.770 euros en master et doctorat (contre 243 euros en master et 380 euros en doctorat jusqu’à présent).

Cette «hausse mesurée», selon le gouvernement, concernerait uniquement les étudiants extracommunautaires (hors Union européenne), soit environ 100.000 personnes.

Avec plus de 300.000 étrangers chaque année, la France est le quatrième pays d'accueil, derrière les États-Unis, la Grande-Bretagne et l'Australie.

A peine dévoilé par le gouvernement, le plan suscite déjà des réactions. Pour l'Union Nationale des Etudiants de France, première organisation étudiante, l'augmentation des frais d'inscription constituerait «un renforcement de la précarité sociale et une fermeture des portes de l'enseignement supérieur français».

D'après Campus France, 45 % des étudiants étrangers présents en France sont originaires du continent africain et six pays africains sont dans la liste des dix qui envoient le plus d’étudiants en France (Maroc, Algérie, Tunisie, Sénégal, Côte d’Ivoire et Cameroun).

 

Avec MAP