L'Afrique ne verra pas de sitôt ses 90.000 œuvres d'art gardées au chaud dans les musées français. La France a annoncé que dans un premier temps, 26 objets seront remis au Bénin. D'autres pays africains s'intéressent à cette restitution qui n'a de sens que son nom.

Reçus le vendredi 23 novembre dans la soirée à l'Elysée, Felwine Sarr et Bénédicte Savoy ont présenté au chef d'Etat leur rapport sur la restitution du patrimoine africaine détenu en France. Les 2 chercheurs, qui ont été mandatés par Emmanuel Macron pour cette étude, ont plaidé pour un retour des objets à leur pays d'origine. En effet, il s'agit de sculptures, de statues, de masques africains qui ont été pillés lors de la conquête coloniale ou encore saisis comme butins de guerre lors d'interventions militaires.

Après la rencontre avec le chef d'Etat français, c'est une certaine déception qu'on peut décrypter dans les propos de Sarr et Savoy. Sur les antennes de RFI et TV5Monde, durant l'émission Internationales du 25 novembre, le duo a affirmé n'avoir "pas eu le sentiment que les choses sont acquises" et de rajouter qu'« On est entrés sans savoir quel serait le résultat et (…) quelques heures après le chef de l’Etat annonçait la restitution de 26 œuvres au Bénin ».

Le gap est énorme entre le nombre d’œuvres conservées au Musée du Quai Branly et ce geste de la France envers le Bénin. Même s'il s'agit d'un premier jet, certains panifricanistes dénoncent un acte purement "politique" et dont l'intention ne semble pas être une vraie restitution de la majorité des 90.000 objets.

Selon les auteurs du rapport remis au Président Macron, l'Elysée s'inquiète aussi de la capacité d'accueil des pays africains pour la conservation de ce patrimoine. Pour Felwine Sarr, l'Afrique peut bien détenir son patrimoine qu'elle a su conserver pendant 2 siècles avant d'être spolié.

Après le Bénin, d'autres pays africains pensent déjà à se préparer à une restitution d'une partie des œuvres selon leur capacité d'accueil.