La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, primée du Nobel de la Paix en 1991, vient de se voir déchue d'un prix décerné en 2004 à cause de son indifférence face à la crise de la minorité musulmane des Rohingyas, a annoncé mardi la Fondation du mémorial du 18 mai, une des plus grandes organisations de défense des droits de l'Homme de Corée du Sud.

Il s'agit du prix Gwangju des droits de l'Homme que Aung San Suu Kyi, dissidente admirée, n'avait pu aller chercher à l'époque en raison de son mise en résidence surveillée par la junte miliaire. Depuis son arrivé au pouvoir, la dirigeante de la Birmanie fait face à de nombreuses critiques de la communauté internationale pour son refus de condamner les violences contre les Rohingyas et son manque de compassion. Un total de plus de 720.000 musulmans rohingyas ont fui les exactions commises par des militaires birmans et des milices bouddhistes depuis 2017, une crise qualifiée par l'ONU de "génocide".

Son "indifférence face aux atrocités commises contre les Rohingyas est contraire aux valeurs défendues par ce prix, la protection et la promotion des droits de l'Homme", a déclaré Cho Jin-tae, porte-parole de la Fondation du mémorial du 18 mai, cité par des médias.

 

Avec MAP