Des responsables gouvernementaux ou militaires chinois ont été pris d'une "frénésie d'achats" illégaux d'ivoire lors de visites officielles en Tanzanie, a dénoncé jeudi une ONG, suscitant le "vif mécontentement" de Pékin.

Le prix de l'ivoire dans la capitale économique tanzanienne, Dar es Salaam, a ainsi doublé à l'occasion de la venue en mars 2013 du président Xi Jinping, affirme l'Agence d'investigation environnementale (EIA) dans un rapport intitulé: "Vers l'extinction: criminalité, corruption et disparition des éléphants en Tanzanie".

Pour ses premiers pas en Afrique en tant que numéro un chinois, M. Xi s'était entouré de responsables qui n'ont pas fait que des réunions bilatérales, assure l'ONG basée à Londres, au terme d'une enquête de terrain.

"Les membres de l'imposante délégation gouvernementale et commerciale ont mis à profit leur visite pour acheter de telles quantités d'ivoire que les prix se sont envolés", accuse-t-elle.

Ces articles, totalement interdits au commerce, ont selon EIA été rapportés en contrebande par les officiels venus de Pékin. La Chine est le premier marché mondial pour les chasseurs d'ivoire.

Sur les marchés de vente illégale de Tanzanie, les investigateurs de l'EIA ont recueilli des témoignages de marchands se félicitant de leurs affaires fructueuses avec les responsables chinois.

Ces vendeurs ont ainsi raconté que les prix avaient commencé à grimper avant même l'arrivée de Xi, des intermédiaires tablant sur une poussée de la demande, grâce à la place prévue dans les valises diplomatiques chinoises pour les bibelots en ivoire.