Le tourisme offre d'énormes perspectives pour transformer la vie des gens, notamment en termes de création d'emplois et de développement humain. Sur la seule année 2013, l'Afrique a accueilli sur son sol quelque 65 millions de visiteurs. Un chiffre qui atteindra les 134 millions d'ici à 2030  selon les projections de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), soit une hausse de 106 %. Dans sa dernière édition, Africa Tourism Monitor – une publication annuelle et conjointe de la Banque africaine de développement (BAD), de la faculté Africa House de l'université de New York et de l'Africa Travel Association (ATA - Association africaine des voyages) – met l'accent sur l’atout le plus précieux du continent africain : ses habitants.

65 millions de touristes en 2013. 134 millions escomptés en 2030

« Si vous contemplez l'Afrique profonde, vous constatez que les plus grandes richesses touristiques du continent sont son peuple, son humanité et son hospitalité chaleureuse, » écrit Walter Mzembi, ministre zimbabwéen  du Tourisme et de l'Industrie hôtelière, ainsi que président de l'ATA (2012-2014), dans cette édition 2014. « La tradition africaine d’hospitalité, la soif d'apprendre les uns des autres, le besoin de participer, le désir de paix et un enthousiasme à se confronter à d'autres cultures sont autant de qualités qui témoignent d'une humanité profonde. »

Selon la Banque mondiale, le nombre de visiteurs à s’être rendus sur le continent africain a augmenté de 300 % entre 1990 et 2012. En 2013, les cinq pays africains qui ont reçu le plus grand nombre de touristes internationaux en 2013 sont, par ordre décroissant : le Maroc, l'Égypte, l'Afrique du Sud, la Tunisie et le Zimbabwe. La majorité d’entre eux venait d'Europe, suivie des touristes venus d'Asie et du Pacifique, puis des Nord-américains.

54 pays, 30 millions km² et des atouts sans pareil

65 millions de touristes ne peuvent pas se tromper. Vaste territoire de 30,2 millions km² composé de 54 pays, « l'Afrique est l'une des destinations touristiques les plus dynamiques au monde pour ceux en quête d’aventure, d’échanges culturels et de visites de patrimoine d’exception, d’expériences culinaires diverses, de safaris sans pareil et d’occasions uniques d’observer la faune sauvage, de plages de première classe et de quantité d’opportunités d'investissement, » affirme l'ATA.

« En tant que secteur parmi les plus dynamiques et à la croissance la plus rapide du continent, le tourisme offre un énorme potentiel pour stimuler la croissance économique inclusive à travers le continent et réduire la pauvreté », souligne, en avant-propos, Charles Leyeka Lufumpa, directeur du Département des statistiques à la BAD. Et d’ajouter : « Le secteur du tourisme a un rôle capital à jouer en désenclavant les zones rurales peu développées, en créant des opportunités d'emploi, ainsi qu’en mettant les communautés locales à contribution. »

L’industrie touristique en Afrique : un réservoir d’emplois

Aujourd'hui, l’industrie du tourisme en Afrique emploie directement quelque 8,2 millions de personnes, soit 5,3 % de main d’œuvre en Afrique du Nord et 2,4 % en Afrique subsaharienne. D'après les estimations de la Banque mondiale, le tourisme pourrait créer 3,8 millions d'emplois supplémentaires au cours des dix prochaines années. Sachant que le nombre de jeunes devrait doubler en Afrique d'ici à 2014, le tourisme a ce potentiel de créer des emplois stables dont on a tant besoin.

Toutefois, le développement du tourisme en Afrique reste confronté à de nombreux défis. L’infrastructure touristique y fait toujours défaut, ce qui complique les voyages à l'intérieur du continent. En outre, l'épidémie de fièvre Ébola en Afrique de l'Ouest a sensiblement affecté les voyages et le tourisme à travers le continent. L'industrie touristique africaine en a subi les répercussions, souffrant de pertes économiques, de vols et de réservations d'hôtel annulés, de fermetures des frontières et d’une image négative.

L’impact d’Ébola

« Cette crise humanitaire dévastatrice est particulièrement préoccupante pour le secteur du tourisme, car la perception du risque dissuadera de nombreux voyageurs occidentaux de se rendre dans la région de l’Afrique de l’Ouest, voire sur tout le continent, ce qui aura, sans l’ombre d’un doute, des incidences sur les recettes en devises et les investissements », a ajouté Charles Leyeka Lufumpa.

Au vu de l'immense étendue du continent, dont la superficie dépasse celle de la Chine, de l'Inde, des États-Unis et de l'Europe réunis, les auteurs de l'édition 2014 de la publication Africa Tourism Monitor invitent instamment les touristes à poursuivre leurs voyages dans la grande majorité des pays d'Afrique, qui ne présentent aucun danger concernant Ébola.

 

Site de la banque africaine de développement