Les conflits prolongés qui font rage à Benghazi et dans l’ouest de la Libye ont provoqué le déplacement de dizaines de milliers de personnes à l’intérieur du pays. Depuis la mi-juillet, le CICR a distribué des secours médicaux d’urgence à une vingtaine d’hôpitaux et une aide à plus de 22 000 personnes déplacées, soit directement, soit par l’intermédiaire du Croissant-Rouge libyen et d’autres partenaires locaux.

Les violents combats en cours à Benghazi ont un grave impact sur les hôpitaux. « Les services des principaux hôpitaux sont durement perturbés par le climat d’insécurité, le départ des travailleurs étrangers, et la pénurie aigue de secours médicaux », déclare Antoine Grand, chef de la délégation du CICR en Libye, actuellement basé à Tunis. Les combats ont contraint des dizaines de milliers de personnes à fuir Benghazi, tandis que beaucoup d’autres ont été déplacées à l’intérieur de la ville.

Les combats qui se déroulent au sud et à l’ouest de Tripoli, dans la partie occidentale du pays, et à Sabha et Ubari dans le sud du pays, provoquent également des déplacements et perturbent les capacités d’action des principaux hôpitaux et autres structures médicales.

« Les pénuries de carburant, d’électricité et d’eau sont fréquentes dans les zones touchées par la violence ; les prix des aliments de base flambent, et l’infrastructure souffre de dommages importants », précise M. Grand. De plus, la situation de la sécurité dans certaines régions du pays s’est considérablement détériorée, les organisations humanitaires locales et internationales ont donc beaucoup de mal à atteindre les victimes.

« Nous rappelons à toutes les parties au conflit qu’elles doivent respecter les personnels de santé et les structures médicales, et faciliter leur travail », ajoute M. Grand. Le manque d’accès sûr aux soins de santé dû à violence risque d’entraîner d’importantes répercussions sur le plan humanitaire.

Le CICR apporte son soutien au Croissant-Rouge libyen qui est la principale organisation humanitaire dans le pays. Grâce à son vaste réseau de 35 sections locales et de plus de 2 000 volontaires actifs, le Croissant-Rouge libyen a acheminé une assistance, évacué des blessés et des morts, et négocié des corridors humanitaires là où les combats font rage.

« Bien que notre personnel international ait été temporairement transféré à Tunis en juillet à cause de l’escalade de la violence à Tripoli, nous continuons à répondre aux besoins et à faire de notre mieux dans un environnement de sécurité très instable grâce à notre personnel local et au Croissant-Rouge libyen », explique M. Grand. Au total, le CICR compte 140 collaborateurs basés à Tripoli, Benghazi, Misrata et Sabha.