Pour dépoussiérer ses relations économiques avec le continent africain, la France mise sur de nouveaux outils comme la Fondation franco-africaine pour la croissance. Son architecte, Lionel Zinsou, estime que l'ère de la Françafrique est définitivement révolue. Officiellement lancée vendredi, un peu plus d'un an après l'annonce de sa création, la Fondation n'est "ni une administration, ni un groupement d'entreprises mais un réseau social", un espace de rencontre et d'échanges entre acteurs privés et publics, en Afrique et en France, explique le financier franco-béninois.

L'objectif affiché est de favoriser le doublement des investissements français en Afrique, alors que Paris a vu sa part de marché sur le continent fondre de moitié entre 2002 et 2012.

En matière d'investissements, M. Zinsou, 60 ans, n'est pas un débutant: il dirige depuis 2009 l'un des plus gros fonds de capital-investissement d'Europe, PAI Partners.

Ce normalien, ancien de la banque d'affaires Rothschild et neveu de l'ex-président du Bénin Emile Derlin Zinsou, joue les promoteurs d'une Afrique qui, bien souvent, est renvoyée à ses risques, quitte à embellir le tableau.

"Le paysan africain n'est peut-être pas entré dans l'histoire", ironise-t-il en référence au discours de Dakar de Nicolas Sarkozy, "mais il a son iPhone 6 , il assure sa récolte chez Allianz (...). Il a un compte dans une institution de microcrédit entièrement géré par mobile et a choisi l'option cloud pour archiver sa comptabilité".

"Aujourd'hui, l'Afrique dégage quatre fois plus de croissance que l'Europe. Cette année, malgré la baisse des matières premières, le continent fera au moins 4% de croissance quand l'Europe est à 1%", rappelle celui qui fut également l'ancienne plume de Laurent Fabius.

Distancée par la Chine dans ses échanges avec le continent, la France a musclé ses dispositifs nationaux ces dernières années, en augmentant notamment les investissements de l'Agence française de développement.