L'Afrique, qui possède d'importantes ressources en poissons grâce à ses océans, fleuves, lacs, plaines alluviales et installations piscicoles, qui font vivre 12,3 millions de personnes, ne représente que 4,9 % du commerce mondial de la pêche.

Le commerce de la pêche est limité en raison d'un marché et d'une infrastructure commerciale inadaptés ainsi que d'une mauvaise mise en œuvre des politiques. Des frais de transports élevés, des règles commerciales complexes et non alignées ainsi qu'un manque d'informations sur le marché empêchent également l'Afrique d'optimiser les bénéfices sociaux et économiques disponibles.

 

Afin de renforcer le potentiel du continent et améliorer le commerce de la pêche, un nouveau projet vient de voir le jour.

 

« Fish Trade for a Better Future » (Le Commerce de la pêche pour un meilleur avenir), est un projet financé par la Commission européenne mis en place par WorldFish le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) et le Bureau interafricain des ressources animales de l’Union africaine (UA-BIRA, permettra de renforcer les chaînes de valeur et, en se concentrant sur la durabilité, de donner un meilleur accès aux marchés intra-régionaux et par conséquent d'améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle et les revenus en Afrique subsaharienne.

« L'Afrique a le potentiel pour développer sa pêche et son aquaculture afin de jouer un plus grand rôle dans la promotion de la sécurité alimentaire, l'offre de moyens de subsistance et le soutien de la croissance économique. La consommation par habitant a chuté, malgré l'abondance des ressources aquatiques africaines. Le programme Fish Trade apportera les bases pour accroître de manière solide, productive et durable cette grande ressource disponible sur tout le continent. », souligne Stephen J. Hall, Directeur général de WorldFish :

« Nous avons assisté ces dernières années à une augmentation de l'aquaculture », indique Hamady Diop, responsable de programme pour la pêche et l'aquaculture auprès du NEPAD. «Le programme Fish Trade permettra d'apprendre des succès et des échecs du passé. De plus, les gouvernements auront accès aux informations nécessaires pour pouvoir créer les motivations et les infrastructures dont les investisseurs ont besoin pour répondre à la demande locale et pénétrer des marchés d'exportation à plus forte valeur ajoutée. »

Steve Wathome, responsable de programme auprès de la Délégation de l'Union européenne pour l'agriculture et le développement rural au Kenya (Commission européenne), a expliqué que « l'UE est convaincue que le programme Fish Trade contribuera de manière significative au secteur africain de la pêche. Le commerce a été identifié comme l'un des plus grands défis qui affectent la croissance du secteur de la pêche en Afrique. Ces défis sont importants en ce qui concerne le commerce intra-africain et l'accès aux marchés mondiaux. »

« Le commerce joue un rôle majeur dans l'industrie de la pêche en créant des emplois, en approvisionnant en nourriture, en générant des revenus et en contribuant à la croissance et au développement économiques dans plusieurs pays africains », indique Ahmed El Sawalhy, Directeur de l'UA-BIRA. « Le commerce national et intra-régional du poisson (d'eau de mer et d'eaux intérieures) est important et comporte un potentiel considérable pour améliorer l'intégration régionale ainsi que la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Cependant, de nombreux États membres de l'UA sont encore confrontés à plusieurs contraintes en ce qui concerne l'amélioration de leur commerce du poisson et de leur secteur marketing. Ce projet permettra d'aligner les politiques à l'échelle du continent et d'ouvrir le commerce de la pêche, ce qui, selon nous, aura un effet important sur la réduction de la pauvreté dans certaines de nos régions les plus pauvres. »

Le programme Fish Trade travaillera selon quatre « axes » pour générer des informations sur la structure, les produits et la valeur du commerce intra-régional de la pêche et sa contribution à la sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne. Il préparera des recommandations concernant les politiques, les lignes directrices de certification de la pêche et les normes de qualité et de sécurité, ainsi que la réglementation. Dans un deuxième temps, Fish Trade se concentrera sur le renforcement des capacités commerciales des associations du secteur privé, notamment celles des femmes chargées de la préparation et du commerce des poissons et celles de tous les producteurs aquacoles, afin de leur permettre de mieux exploiter les opportunités commerciales grâce à des petites et moyennes entreprises compétitives.

Enfin, « Fish Trade for a Better Future » soutiendra l'adoption et la mise en œuvre de politiques, procédures de certification de la pêche, normes et réglementations adaptées par les principaux acteurs du commerce intra-régional.

Grâce à ce programme, les gouvernements bénéficieront des capacités nécessaires pour mettre en œuvre le « Cadre politique et la stratégie de réforme de la pêche et de l'aquaculture en Afrique » de l'Union africaine. Ce programme a également été élaboré afin de soutenir le travail des gouvernements dans le cadre de la mise en œuvre de la « Déclaration de Malabo sur une croissance accélérée de l’agriculture et une transformation pour une prospérité partagée et des moyens d’existence améliorés » (Malabo Declaration on Accelerated Agricultural Growth and Transformation for Shared Prosperity And Improved Livelihoods)