Au Congo, la course à la présidentielle demeure incertaine. Le président sortant, Joseph Kabila, qui doit en principe laisser la place après deux mandats, semble vouloir se maintenir, ce qui a créé une très large contestation dans l’opposition. Sa volonté de modifier la constitution pour s’autoriser un troisième mandat a échoué sous la pression de la rue, mais il n’a pas encore dit son dernier mot.

En face de lui se dresse un challenger de poids, le puissant et populaire gouverneur de la province du Katanga, Moïse Katumbi Chapwe. Bien qu’il n’ait pas encore déclaré sa candidature à la présidentielle, au Congo, on pense qu’il serait le meilleur successeur à Kabila et ses supporters ont de solides arguments. Katumbi a su développer sa région, le Katanga qui est devenu après deux années sous son mandat le premier contributeur de l’Etat, alors qu’il n’était que troisième. La région est devenue le deuxième producteur de cuivre à l’échelle mondiale. Ce qi n’était pas une mince affaire.

Pourtant, s’insurge le gouverneur, l’Etat ne rétrocède rien au Katanga, ou très peu à la région. Pourtant, les sommes versées par la région au pouvoir central varient entre 4 et 5 milliards de dollars par an, sur lesquels Moïse Kaumbi réclame 2,7 milliards. En a-t-i parlé avec le président ? Probablement. Joseph Kabila a effectivement reçu le puissant gouverneur lundi 27 février dans sa résidence. L’entretien qui a duré une bonne heure, à huis clos, n’a débouché sur aucune déclaration des deux parties.

Pour le moment, le gouverneur du Katanga est plus préoccupé par les questions de sécurité de sa région. Les miliciens du Ba Kata Katanga terrorisent la région, particulièrement dans la chefferie Kyona-Zini et dans le village Mwenge. Une situation qui a fait fuir les habitants qui ont trouvé refuge dans les églises et les écoles. Pour les Katangais le Ba Kata Katanga ne serait qu’une milice au service du clan Kabila. Pour en finir avec ce climat d’insécurité Moïse Katumbi a rencontré le vice-premier ministre de l’Intérieur et sécurité, Evariste Boshab, le 25 février. Celui-ci a promis que le gouvernement ferait tout pour mettre fin aux exactions des Ba Kata Katanga.