Le nouveau président du Nigeria veut reprendre la main contre les islamistes de Boko Haram. Lors d'un sommet à Abuja réunissant les présidents des autres pays contributeurs de cette coalition militaire ( Cameroun,  Tchad, Niger et Bénin) , le chef de l'Etat nigérian Muhammadu Buhari s'est opposé à l'idée d'un commandement tournant de la force tous les six mois entre les cinq pays.

La Force d'intervention conjointe multinationale (MNJTF) en discussion jeudi doit être dotée de 8.700 militaires, policiers et civils, et son quartier général sera installé à N'Djamena, la capitale tchadienne. Il était déjà entendu qu'elle serait commandée à son lancement par un général nigérian, Tukur Buratai.

"Le Nigeria doit conserver le commandement de la MNJTF durant l'ensemble de la durée de l'effort de guerre", a estimé M. Buhari.

Un commandement unique améliorera "l'efficacité de la stratégie militaire, dans la mesure où le Nigeria va fournir le gros des troupes et où le principal théâtre des opérations se situe sur le sol nigérian", a-t-il insisté.

Ces derniers mois, irrité par la passivité de Goodluck Jonathan, le précédent président nigérian, face à la menace de Boko Haram sur la stabilité régionale, le Tchad avait pris l'initiative des principales opérations militaires dans la région du lac Tchad.

L'intervention de M. Buhari confirme le changement de ton à Abuja sur le dossier Boko Haram depuis que l'ancien général a pris ses fonctions le 29 mai. Pendant sa campagne, il s'était déjà engagé à vaincre la longue insurrection qui a fait plus de 15.000 morts depuis 2009.

Sitôt investi, il a visité ses alliés au Tchad et au Niger. Puis il s'est rendu au G7 en Allemagne le week-end dernier pour appeler les dirigeants des pays riches à le soutenir davantage dans sa lutte contre les islamistes armés.

Il a aussi ordonné le transfert du centre de commandement militaire nigérian d'Abuja à Maiduguri, la grande ville du nord-est du pays, au cœur de l'insurrection.

Avec AFP