Les dégâts de la détérioration des terres arables en Afrique sont inquiétants : 60% des surfaces arables et 30% des pâturages affectés, soit 180 millions de victimes et 68 milliards de dollars de pertes annuelles, rapporte l’agence Ecofin, suite au rapport du panel de Montpellier.

Pour Gordon Conway, le président de ce panel qui vient de se réunir à Dakar, « ce fardeau pèse encore plus lourd sur les épaules des petits producteurs qui, du fait des caractéristiques naturelles des sols, de la précarité du foncier et d’un accès limité aux marchés et aux ressources financières, tendent à faire des arbitrages de court terme qui réduisent les gains sur la durée ».

Selon le Dr Ousmane Niangado, délégué pour l’Afrique de l’ouest de la Fondation Syngenta (industriel suisse de l’engrais), l’ampleur de ce phénomène sur le continent s’explique par…la faiblesse de l’utilisation des engrais. «Le principal problème de la dégradation des terres en Afrique, reste la faible utilisation de l’engrais, 10 kg par hectare ici, contre 100 kg par hectare dans les pays développés. Il y a aussi la qualité des engrais utilisés ».

Ainsi, les experts recommandent de mettre l’accent sur l’amélioration des techniques culturales et le renforcement de la gestion foncière afin d’inverser la tendance actuelle. Une cartographie des terres arables et la mise en place d’incitation en matière de sécurisation foncière contribueront également à instaurer une dynamique positive.