Si tout roule comme prévu, dans quatre ans, on pourra parler de la marque au lion…de l’Atlas. Et pour cause ! Carlos Tavares, le président du directoire de PSA Peugeot-Citroën a signé, le 19 juin à Rabat, devant le Roi Mohammed VI, l’acte permettant au constructeur français de prendre pied au Maroc. Ce sera à Amer Seflia, dans la région de Kénitra, non loin de la zone industrielle intégrée Atlantic Free Zone.

Aussitôt après la fin de la cérémonie de signature devant le souverain, Tavares est venu, en compagnie du ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, annoncer la bonne nouvelle à la presse

C’est donc maintenant officiel, avec un investissement de 557 millions d’euros (quelque 6 milliards de DH dont 5% ont été apportés par la CDG), le constructeur français ouvrira en 2019 une usine où seront assemblées des berlines et des citadines qui seront vendues au Maroc et dans d’autres pays africains ainsi qu’au Moyen-Orient.

«La capacité de production annuelle prévue au démarrage est de 90.000 moteurs et d’autant de véhicules, avec une montée en puissance progressive, suivant la demande, jusqu’à atteindre 200.000 moteurs et 200.000 véhicules par an à l’horizon de 2025 », détaille Carlos Tavares. Le président du directoire de PSA Peugeot-Citroën précise que ces véhicules seront produits sur la nouvelle plateforme de PSA, dite la «Common Modular Platform» (CMP), développée avec son partenaire et actionnaire chinois Dongfeng. «Nous venons au Maroc pour rester longtemps», a souligné le président.

Autre information donnée, et qui a été beaucoup mise en avant par le ministre Elalamy : ce projet permettra la création de 4.500 emplois directs et plus de 20.000 indirects dans les secteurs de la fourniture des composants et d’ingénierie. Ce chiffre se tient puisque PSA Peugeot-Citroën annonce un taux d’intégration locale de 60% au démarrage, avec l’ambition de le culminer à 80% à terme. Autrement dit, les véhicules et les moteurs qui seront produits au Maroc, le seront à partir de pièces et de composants automobiles fabriqués localement pour la plupart. En outre, le constructeur a confirmé son intention de s’approvisionner au Maroc pour les besoins de son usine française pour 1 milliard d’euros par an.

Ce n’est pas tout, en s’appuyant sur son partenaire Altran, PSA prévoit également de contribuer au développement d’une filière R&D, avec quelque 1500 ingénieurs et techniciens supérieurs, pour anticiper les besoins futurs des marchés.

«L’arrivée d’un deuxième constructeur, après Renault, offre une bonne visibilité du Maroc sur la carte mondiale de l’industrie automobile», se réjouit Moulay Hafid Elalamy, qui voit ainsi son plan d’accélération industriel bien avancer. C’est sûr qu’après avoir convaincu PSA de s’implanter au Maroc, «au bout de trois mois de négociation intensive», le ministre pourrait cibler un autre constructeur. Volkswagen, par exemple. Pourquoi pas ? Il a maintenant de nouveaux arguments pour convaincre.

Autres informations clés

. Carlos Tavares a confirmé qu’il y a des contacts en cours avec l’Algérie, mais qu’il n’en ressort encore rien de concret.

. La philosophie du projet au Maroc selon Tavares : « Appuyé par les syndicats représentatifs de son personnel, PSA cherche à être rentable en dehors de l’Europe pour éviter de subir le même genre de tempête ayant été causée par la crise économique et qui a failli emporter l’entreprise ».

. Sur Twitter, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, a salué cet investissement, qui est « bon pour le Maroc et pour la France ».