La Belgique fait des efforts louables pour affecter davantage d’aide au développement aux pays les plus pauvres, mais pour concrétiser ses engagements elle doit arrêter des dates butoirs, assouplir son programme d’aide au développement et enrayer la baisse de son aide globale, d’après un Examen de l’OCDE.

Le dernier Examen par les pairs du CAD (Comité d’Aide au Développement) consacré à la Belgique note que le pays a consacré 35 % de son aide publique aux pays les moins avancés (PMA) en 2013 – ce qui est supérieur à la moyenne des donneurs – et a promis de porter cette part à 50 %, en donnant la priorité à l’Afrique centrale, du Nord et l’Ouest. Cependant, cet objectif sera difficile à respecter, si la Belgique ne modifie pas les modalités de budgétisation, de programmation et d’acheminement de l’aide. Pour tenir ses engagements, la Belgique devrait simplifier les procédures, accroître la flexibilité budgétaire et déléguer davantage de compétences aux pays en développement partenaires.

Globalement, l’aide belge devrait continuer à diminuer dans les années à venir suite aux coupes budgétaires de 2015, éloignant un peu plus la Belgique de la réalisation de l’objectif des Nations Unies auquel elle a souscrit, visant à consacrer 0.7 % du revenu national brut (RNB) à l’aide publique au développement, comme le rappelle l’Examen.

« En promettant de consacrer la moitié de son aide aux pays les plus défavorisés, la Belgique a offert un bel exemple aux autres. Il s’agit maintenant de traduire ces promesses en actes », a déclaré Eirk Solheim, Président du Comité d’aide au développement (CAD), lors de sa présentation de l’Examen. « La Belgique fait des efforts remarquables pour augmenter à la fois la portée, l’impact et la qualité de son aide. Elle devrait faire porter ses futures réformes sur l’accélération des procédures afin de pouvoir répondre plus rapidement à l’évolution des besoins, disposer des compétences requises là où il convient et renforcer les synergies avec les ONG et autres partenaires. »

En 2014, la Belgique a consacré 2.4 milliards USD à l’aide publique, soit 0.45 % de son RNB d’après les données provisoires. Ces chiffres sont légèrement supérieurs à ceux de 2013 – 2.3 milliards USD – et bien au-dessus de la moyenne des membres du CAD de l’OCDE qui est de 0.29 % du RNB. Cependant, ils marquent un repli sensible au regard du pic de 3 milliards USD observé en 2010 (0.64 % du RNB).

D’après l’Examen, l’aide belge pourrait tomber à 0.38 % du RNB à l’horizon 2019 en raison des coupes budgétaires.

En 2013, la Belgique figurait parmi les neufs pays ayant atteint l’objectif des Nations Unies consistant à affecter entre 0.15 et 0.20 % du RNB aux PMA : elle y avait consacré 0.16 % de son RNB. Les principaux bénéficiaires de l’aide étaient la République démocratique du Congo, la Côte d’Ivoire, le Burundi, le Rwanda, et la Cisjordanie et la bande de Gaza.

Chaque membre du CAD est soumis à un examen tous les cinq ans dans le but de suivre ses efforts, de lui demander de rendre compte de l’exécution des engagements qu’il a pris et de formuler des recommandations d’amélioration. Cet exercice prend appui sur des informations recueillies auprès de fonctionnaires du pays examiné et des pays partenaires – pour l’Examen de la Belgique, le Rwanda – ainsi que de représentants de la société civile, du secteur privé et d’autres partenaires au développement.

Dans son Examen 2015, le CAD constate que la Belgique a pleinement donné suite à neuf des 17 recommandations formulées dans le dernier Examen réalisé en 2010 et qu’elle en a partiellement mis en œuvre cinq. Deux recommandations n’ont pas été appliquées, notamment celle qui définissait un plan budgétaire pour atteindre l’objectif de 0.7 %.