L’Observateur du Maroc et d’Afrique : La visite du Roi Mohammed VI au Rwanda a été couronnée par la signature de plusieurs conventions qui touchent à plusieurs secteurs. Qu’est-ce que cela représente pour votre pays ?

Le Président Paul Kagame : La visite du Roi Mohammed VI est très importante pour nous. Grâce à cette visite, nous avons élevé nos relations avec le Maroc et nous cherchons à aller plus loin. Il y a d’autres pays de l’Union africaine qui veulent aller dans ce sens. Le fait est que nous devons améliorer les relations non seulement quantitativement, mais aussi et surtout qualitativement dans les domaines de l’investissement, des infrastructures, de la culture, du logement et des institutions financières.… C’est ce que nous avons fait en grande partie lors de cette visite royale. Nous estimons que la coopération est la voie la plus viable. Il n’y en a pas d’autres. Nous devons aller de l’avant ensemble.

Le Maroc a exprimé son désir de retrouver sa famille naturelle au sein de l’Union africaine. Qu’en pensez-vous ?

Le Maroc a été très actif en Afrique à travers son histoire. Pour moi, c’est une question de bon sens. Le Maroc doit revenir au sein de l’UA et jouer son rôle. Plusieurs Africains ont été liés au Maroc à un moment donné de l’histoire de leurs pays, et avaient bénéficié de l’hospitalité marocaine.

Je pense que dès que les gens se regroupent, chacun a une contribution à apporter aux autres. Mais nous devons nous rencontrer, régler nos différends et trouver les moyens pour travailler ensemble.

Nous pensons aux citoyens, c’est le plus important, et c’est ce qu’ont fait le Maroc et le Rwanda. Il n’y a pas d’autre moyen à part s’organiser et être efficace.

Ne pensez-vous pas que les entités régionales, comme l’Union africaine, doivent s’intéresser plus à la coopération économique et au développement humain qu’autre chose ?

En juillet dernier, lors de la réunion de l’UA à Kigali, deux décisions importantes ont été prises. La première portait sur le financement des actions de l’UA. Mais financer quoi ? D’où la décision des réformes immédiates prises lors de ce sommet. Il fallait aussi tracer des priorités. Et c’était un point très important. Il faut être efficient, avoir des institutions viables, une bonne gestion de l’économie. Parce que la mauvaise gestion est un frein important.

Le Rwanda comme d’autres pays avait une administration faible, nous avons résolu le problème en apportant des changements qui ont été faits par les Rwandais. Nous avons résolu la problématique de la gouvernance pour être plus efficients et plus indépendants. Nous avons travaillé également sur la sécurité, la stabilité et surtout la dignité du peuple.

La retranscription intégrale de cette interview est à lire dans le prochain numéro de Pouvoirs d'Afrique