Un premier tour de scrutin à bulletin secret des 58 membres du Conseil exécutif de l’Unesco a départagé lundi 9 octobre les neuf candidats qui briguent la succession de la Bulgare Irina Bokova au poste de directrice générale. Deux autres tours sont prévus d’ici le 13 octobre.

Percée du Qatar avant la France

Les résultats du premier tour ont créé la surprise, avec une nette avance du candidat du Qatar (19 voix). L’ancien ministre de la culture Hamad Bin Abdelaziz Al-Kawari se distingue, en partie grâce à des fidélités africaines acquises récemment. Un « confidentiel » de l’hebdomadaire Jeune Afrique signale ainsi que les 58 membres du Conseil exécutif de l’Unesco ont été invités au Qatar dans le cadre de la campagne en vue du poste, mais que 10 seulement ont fait le voyage à Doha. En revanche, sur les 12 membres du Conseil exécutif ayant répondu à l’invitation du candidat qatari le 30 septembre à La Terrasse, un restaurant proche du siège de l’Unesco, à Paris, sept représentants de pays africains (Afrique du Sud, Algérie, Cameroun, Kenya, Maurice, Togo et Sénégal) ont répondu présent.

Seconde en lice, l’ancienne ministre française de la culture Audrey Azoulay aurait récolté 13 voix, avant les candidats du Liban (6 voix) et de la Chine (5 voix).  Quant à Moushira Khattab, la candidate égyptienne, ancienne diplomate et ex-ministre de la famille et de la population, soutenue par l’Union africaine (UA) et la presse africaine, elle aurait glané 11 voix. Elle reste en lice parmi les favoris, en tant que femme candidate ayant un profil jugé plus « sérieux », à un poste qui n’a jamais été occupé par un ressortissant du monde arabe. C’est pourquoi le candidat de l’Irak au poste, Saleh al-Hasnawi, s’est désisté en faveur de l’Égypte, alors que le Qatar et le Liban ont maintenu leurs propres candidats.

Le suspense reste entier sur le sort de cette militante des droits de l’homme, qui se positionne aussi comme la candidate de l’Afrique. Il dépendra en grande partie des reports de voix, désistements et du choix des membres africains du Conseil exécutif, qui pourraient se désolidariser du Qatar en fin de parcours, pour faire valoir une voix issue du continent.