En 20 jours, Greenpeace et les inspecteurs des pêches de la Guinée, de la Sierra Leone, de la Guinée-Bissau et du Sénégal avaient pris en flagrant délit 17 bateaux qui ne respectaient pas les lois en vigueur.

 

Intitulé « Le coût de la destruction des océans », un rapport publié, ce mardi 21 novembre, par Greenpeace, démontre que les pêcheurs africains, mais aussi les communautés locales continuent de subir les aléas de la surpêche et de la pêche illégale au large de l’Afrique de l’Ouest. Le document présente également des recommandations précises à l’attention des gouvernements en vue de résoudre cette crise qui joue les prolongations depuis bien des années.

 

En effet, au printemps 2017, sous la houlette de Greenpeace, les inspecteurs des pêches de la Guinée, de la Guinée-Bissau, de la Sierra Leone et du Sénégal avaient pris en flagrant délit quelques 17 bateaux qui enfreignent les lois en vigueur, interdisant la pêche illicite. Ces navires, qui avaient été arraisonnés pour pêche illégale dans les eaux ouest-africaines, ont repris leurs activités, faisant fi des recommandations de l'ONG.

 

« Les pays d’Afrique de l’Ouest continuent de signer des accords de pêche opaques avec des pays étrangers sans mettre en place les moyens de surveiller leurs activités, et sans prendre suffisamment en considération les intérêts des pêcheurs artisans. Résultat : ce sont l’environnement marin, les pêcheurs locaux et les populations africaines qui en subissent les préjudices », affirme Pavel Klinckhamers.

L’un des principaux acteurs de la pêche dans la région, la Chine, est en train de revoir sa Réglementation relative à la gestion de la pêche lointaine en vue d’y inclure, notamment, des sanctions contre l'INN. Néanmoins, il est crucial de garantir la transparence, l’application effective et le renforcement des régimes de sanctions des pays côtiers d’Afrique de l’Ouest. Aussi, de nouveaux accords de pêche sont-ils en passe d’être conclus.

« Il n’y a pas de solution miracle. Il faut que tous les acteurs de la pêche dans les eaux ouest-africaines travaillent de concert. Les États africains, en particulier, doivent gérer ensemble leurs ressources communes et veiller à ce que la pêche artisanale, source de nombreux emplois, soit préservée en priorité. Ce secteur emploie directement un million de personnes et génère trois milliards d’euros de revenus par an. En parallèle, les pays étrangers doivent garantir que leurs flottes ne compromettent pas la durabilité des pêcheries des pays dans lesquelles elles opèrent », explique Dr Ibrahima Cissé, Responsable de la campagne océans pour Greenpeace Afrique.

Rappelons que cela fait plus de 15 ans que Greenpeace dénonce, aux côtés d’autres ONG, la surexploitation des stocks de poissons dans les eaux ouest-africaines et ses graves impacts sur les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire et l’emploi de millions de personnes dans cette région.

 Houda Belabd