Le ministre togolais de la Fonction publique a annoncé vendredi que son pays est prêt à fournir à la justice française des informations relatives à l'enquête en cours sur les affaires africaines du milliardaire Vincent Bolloré.

«Le Togo ne se sent pas concerné par cette affaire et l'Etat togolais est serein. Cependant, si on demande au Togo de fournir des informations ou des éléments de tout genre, soyez assurés que nous le ferons volontiers», a déclaré Gilbert Bawara à la radio Victoire FM, cité par l’agence Reuters.

Le ministre togolais avait pourtant déclaré jeudi que «nous n’avons pas à prendre d'engagement particulier, nous n'avons pas à donner d'assurance quelconque, parce que nous ne nous sentons pas concernés». Il a également trouvé «ridicule» et «scandaleux» d'imaginer que Havas, filiale du groupe Bolloré spécialisée dans la publicité, «pourrait avoir une influence quelconque sur une élection présidentielle dans un Etat africain».

Havas est soupçonné d’avoir conseillé les dirigeants guinéen Alpha Condé et togolais Faure Gnassingbé lors de leurs campagnes électorales victorieuses en 2010, et ce, en échange de l'octroi de la gestion des ports de Conakry et de Lomé à l’autre filiale Bolloré Africa Logistics, anciennement appelée SDV. Vincent Bolloré est ainsi soupçonné de «corruption d'agent public étranger, complicité d'abus de confiance et complicité de faux».

Du côté de la Guinée, le président Alpha Condé a annoncé vendredi matin qu'il allait déposer plainte devant la justice française pour «dénonciation calomnieuse», tout en soutenant la proposition de l'opposition d'ouvrir une enquête parlementaire dans cette affaire, rapporte Reuters.