Dans une interview, l'ex-ministre de la justice malienne explique les raisons de sa candidature à la présidentielle du 29 juillet prochain. Morceaux choisis.

Le 29 juillet prochain, les Maliens se rendront dans les urnes pour élire leur président. De nombreux candidats sont en lice, dont le président sortant Ibrahim Boubakar Keïta, investi dimanche dernier, ainsi que son ancien premier ministre Moussa Mara et son ancien ministre de la justice Mohamed Aly Bathily. Ce dernier s’est confié à RFI à propos des raisons de sa candidature.

S’il affirme ne pas se présenter contre IBK parce qu’il n’a pas été gardé dans le gouvernement, Bathily reproche au président d’avoir «tenté de mettre» en échec une réforme domaniale qui garantissait pour la première fois l’accès à la propriété aux paysans. «Il l’a presque enterrée», insiste le candidat.

Bathily dit se battre pour que le paysan, qui «a moins de 2 dollars alors qu’il est né sur une terre de 30 hectares», devienne propriétaire. Et d’expliquer que «ce n’est que justice que de documenter sa propriété et de faire en sorte que sa terre cesse d’être une ressource naturelle pour être un bien économique juridiquement protégé». Le paysan pourrait ainsi accéder au système de crédit et faire travailler ses enfants, «au lieu que ceux-ci s’engagent sur les chemins de l’immigration».

Quant à l’insécurité grandissante dans le centre du Mali, dans la région de Mopti, Bathily estime qu’il s’agit d’un problème de recherche de plus de justice. Il rappelle ainsi l’histoire d’un juge enlevé dans la région, qui a dit que «ses ravisseurs demandent que l’Etat cesse de rendre des décisions de justice défavorables aux pauvres, même lorsqu’ils ont raison».

Enfin, quand on lui demande s’il ne craint pas d’être battu d’avance parce qu’il n’a pas de parti, donc moins de moyens financiers que ces adversaires, l’ex-ministre de la Justice répond que «si c’était l’argent qui faisait les élections, monsieur Soumaïla Cissé devait logiquement passer en 2013. Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta ne devait pas passer».