Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a affirmé dimanche au Caire, que l'Ethiopie ne réduirait pas la part de l'Egypte dans les eaux du Nil, alors que son pays travaille à achever ce qui sera le plus grand barrage hydroélectrique d'Afrique.
Lors d'une conférence de presse conjointe avec le président égyptien Abdel-Fatah el-Sissi, le PM éthiopien a souligné la détermination de son pays à respecter les intérêts de l’Egypte et de son peuple et à promouvoir la coopération dans tous les domaines.
"Nous n'avons aucune volonté ni idée de nuire au peuple égyptien, même si nous pensons que nous devrions bénéficier du Nil, mais lorsque nous en bénéficierons, nous ne devons pas nuire au peuple égyptien", a-t-il déclaré
"Nous voulons oublier ce qui c’est passé avant et commencer une phase de coopération (...) Nous nous occuperons du Nil, et nous préserverons votre part des eaux du Nil et nous œuvrerons pour augmenter cette part".
De son côté, le président égyptien a déclaré que les deux pays travaillaient pour parvenir à un accord final sur le barrage de la Renaissance de manière à ce qu’il "sécurise" la part juste de l'Egypte dans les eaux du Nil et contribue au développement de l'Ethiopie.
M. El-Sissi a indiqué qu'il travaillait depuis quatre ans avec l'Ethiopie pour parvenir à un accord sur le conflit du barrage. "Nous avons parcouru un long chemin dans la construction de la confiance avec l'Ethiopie, a-t-il dit.
Le Premier ministre éthiopien est arrivé samedi au Caire pour une visite de deux jours, la première depuis son entrée en fonction en avril.
Le 16 mai, l'Éthiopie, l'Égypte et le Soudan ont déclaré avoir fait des progrès dans les négociations sur leur différend autour du barrage éthiopien.
Les discussions techniques entre les ministres de l'irrigation des trois pays, à Addis-Abeba, se sont conclues par un accord visant à créer un groupe d'étude scientifique qui étudiera le remplissage de ce barrage de 5 milliards de dollars. Ils ont également confirmé que les dirigeants des trois pays se rencontreront tous les six mois pour des consultations.
L'Egypte craint que le barrage ne coupe sa part dans les eaux du fleuve, qui fournit pratiquement toute l'eau douce pour le pays aride de 100 millions d’habitants. L'Ethiopie, qui a à peu près la même taille de population, affirme que le barrage est essentiel pour son développement économique.
Avec MAP