"La chambre de première instance considère que les conditions juridiques d'un maintien en détention ne sont pas remplies", a indiqué le juge Bertram Schmitt.
Ancien homme d'affaires devenu chef de guerre puis vice-président, Jean-Pierre Bemba a été arrêté en 2008 et avait été condamné en première instance en 2016 à 18 ans de prison, la peine la plus lourde jamais imposée par la CPI, pour les meurtres, viols et pillages commis en Centrafrique par sa milice entre octobre 2002 et mars 2003. Il a passé la dernière décennie dans le centre de détention de la CPI situé dans le quartier balnéaire de La Haye.
Toutefois, sa mise en liberté provisoire a été ordonnée sous des conditions spécifiques: bien qu'acquitté vendredi dans un revirement de situation extraordinaire devant la Cour basée à La Haye, l'ancien vice-président n'avait pas été libéré en raison d'une affaire annexe, toujours en cours, de subornation de témoins dans le cadre de son principal procès.
Il doit "s'abstenir de faire des déclarations publiques sur cette affaire, ne pas changer d'adresse sans préavis, ne contacter aucun témoin et se rendre immédiatement aux autorités compétentes si la Chambre de première instance l'exigeait", a énuméré la CPI.
Les juges étudient désormais la condamnation de Bemba en mars 2017 dans cette affaire annexe à un an de prison et 300.000 euros d'amende. La sentence définitive dans cette affaire est attendue le 4 juillet.
Le procès du Congolais, qui s'est ouvert à La Haye en novembre 2010, était le premier de la CPI mettant en avant la responsabilité d'un commandant militaire quant à la conduite des troupes sous son contrôle.
Avec MAP