La consommation et la culture du cannabis seront légales à partir du 17 octobre prochain au Canada, a annoncé mercredi le Premier ministre Justin Trudeau, lors d'une intervention à la Chambre des Communes à Ottawa.

Selon Trudeau, qui a respecté ainsi l'une de ses promesses électorales faites en 2015, la date du 17 octobre vise à donner aux provinces canadiennes le délai nécessaire pour assurer une transition en douceur entre le régime de prohibition en vigueur depuis 95 ans et la nouvelle réalité de la légalisation de cette substance à des fins récréatives.

"Le 17 octobre sera l’entrée en vigueur, et on le fait parce que trois de nos grandes provinces, incluant le Québec, nous ont demandé un peu plus de temps. Je sais que c’est important de faire comme il faut, alors on donne au Québec plus de temps pour le faire", a expliqué le Premier ministre.

Le gouvernement fédéral voulait se laisser une période de huit à 12 semaines après l’adoption de la loi pour décréter son entrée en vigueur, et ce afin de faciliter la transition avec les provinces. Mais Trudeau a finalement décidé de leur laisser quatre mois.

"On a écouté les provinces qui nous demandent plus de temps pour l’implanter", a-t-il expliqué.

Trois provinces ont demandé plus de temps pour se préparer à l'impact de cette légalisation, dont le Québec qui a annoncé qu’il interdira notamment la culture à domicile, alors que la loi fédérale adoptée permet de faire pousser jusqu'à quatre plants chez soi.

Mardi soir, le Sénat canadien a adopté le projet de loi C-45 sur la légalisation du cannabis, mettant ainsi fin à un combat législatif avec la Chambre des Communes qui portait notamment sur la question de la culture de cette substance à domicile.

Mercredi matin, la ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould a par ailleurs prévenu les Canadiens qu'ils doivent s'abstenir de consommer de la marijuana avant l'entrée en vigueur du décret du gouvernement mettant cette mesure en oeuvre.

"Le projet de loi C-45 doit encore franchir quelques étapes avant de devenir loi, et il est important d'être clair là-dessus: le cannabis à des fins non médicales n'est pas encore légal. La loi reste la loi", a insisté Mme Wilson-Raybould.

Cette mesure législative "représente un virage majeur par rapport à la façon dont notre pays approche le cannabis. Il laisse derrière un modèle de prohibition qui a échoué, un modèle qui a enrichi le crime organisé et qui rendait nos jeunes vulnérables", a-t-elle ajouté.

Pour sa part, la ministre de la Santé, Ginette Petitpas Taylor, a invité les Canadiens "à se renseigner sur ce qui sera légal ou non dans la province où ils résident".