Chaque année, 1100 personnes mettent un terme à leur vie en Algérie, alors que 9000 autres en font la tentative, souligne mercredi la Ligue algérienne des droits de l'homme qui vient de rendre publics des chiffres concernant le phénomène du suicide dans le pays.

La wilaya de Tizi Ouzou est l'une des régions du pays où le taux de suicide est considéré comme étant le plus élevé depuis, notamment, deux décennies, précise la même source dans un rapport, notant que le manque de projets d'aide et de soutien psychologique a un impact sur la santé mentale des victimes.

La corruption, la violence, les difficultés socio-économiques, le chômage, la pauvreté, la précarité, l’insécurité, l’injustice sociale et le banditisme sont autant de facteurs qui contribuent à une souffrance partagée collectivement, laquelle se manifeste parfois dans des comportements suicidaires.

D’ailleurs, le rapport de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme, s’intitulant «La mal vie : situation des droits économiques, sociaux et culturels en Algérie», a mis en évidence le contexte de précarité dans lequel le citoyen algérien vit.

Le contexte d'oisiveté et d'insécurité en Algérie fait de certains individus une proie facile pour le développement de troubles mentaux (dépression et anxiété notamment) et de comportements suicidaires, explique-t-on.

«La personne qui prend la décision de se suicider ne fait pas ce choix parce qu'elle ne veut plus vivre», explique Ouarda Bougaci, psychologue de la santé et spécialiste en thérapie cognitive-comportementale de l'université de Lille 3. Elle indique que le passage à l'acte est, dans tous les cas, le résultat du fait que la personne qui se donne la mort ne peut plus supporter sa souffrance.

Certes, explique la psychologue, le suicide a des raisons multiples, lesquelles une fois réunies, engendrent le passage à l'acte, mais c'est souvent l'absence d'une présence et d'une oreille attentive à l'ultime moment qui en est le principal élément déclencheur.

 

Avec AMP