L'Assemblée nationale kényane a voté, jeudi soir, en faveur d'une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 8% sur les produits pétroliers, proposée par le président Uhuru Kenyatta suite à une large opposition tant de la part des députés que du peuple à une TVA de 16%, rapporte vendredi le journal à grand tirage Daily Nation, citant le président de l'Assemblée nationale, Justin Muturi.

La loi sur la taxe de 8% a été voté après un scrutin à deux tours, le premier ayant été contesté car les écrans affichaient un nombre de 352 votants pour un parlement qui compte seulement 349 membres. "J'ai été surpris de voir sur les écrans qu'il y avait 352 députés alors que cette maison compte 349 membres", a déclaré à la presse le président de l'Assemblée Nationale.

Ce vote difficile semble devoir apaiser la tension entre les défenseurs d'une taxe de 16%, reportée déjà à deux reprises en 2013 et 2016 pour une période de trois et de deux ans respectivement, ses détracteurs qui recommandaient un nouveau report de deux ans et la population à faible revenu qui risque d'en payer le prix à cause d'une hausse des coûts de la vie et des prix du transport public.

En effet, l'équation était trop compliquée aussi bien pour le chef de l’État que pour l'Exécutif qui devaient faire la part des choses en apaisant à la fois l'indignation du grand public tout en se pliant aux exigences du Fonds monétaire international (FMI), sous peine de perdre non seulement une facilité de prêt de 150 milliards de shillings, mais aussi un montant de 5,7 milliards de shillings par mois pour la trésorerie.

En effet, le FMI devra annoncer très prochainement de bonnes ou de mauvaises nouvelles sur la possibilité pour le Kenya d'accéder au prêt destiné à amortir ses réserves de change.

 

Avec MAP