Une cérémonie en hommage aux dix Casques bleus tchadiens tués le 20 janvier au Mali, dans une attaque armée, a été organisée dimanche à Bamako, en présence du chef de l'Etat malien, Ibrahim Boubacar Keïta.

Les dix soldats tchadiens ont été tués à Aguelhok (nord-est), à 200 km de la frontière algérienne, lors d'une "attaque complexe lancée par des assaillants arrivés à bord de nombreux véhicules armés", avait expliqué la mission de l'ONU au Mali (Minusma). Au moins 25 autres avaient été blessés.

Devant plusieurs centaines de personnes, les dix cercueils des soldats tchadiens ont été exposés dans la cour de la Minusma, organisatrice de la cérémonie.

"Je viens m'incliner au nom de la république du Mali devant ceux qui sont morts. Soldats, dormez en paix", a dit le président Keïta. "Il faut des tragédies au monde pour qu'il puisse prendre conscience de l'âpreté de la mission" a-t-il ajouté, avant de saluer "l'engagement constant du Tchad" aux côtés du Mali.

Le représentant du secrétaire général de l'ONU au Mali, Mahamat Saleh Annadif, de nationalité tchadienne, s'est interrogé sur de possibles informateurs des "terroristes" sur les positions des Casques bleus. "Il est désormais important de faire attention à ceux qui sont parmi nous et qui observent nos faits et gestes", a-t-il dit.

Les dix corps des Casques bleus tchadiens ont ensuite été embarqués dans un avion, à destination du Tchad.

Déployée en 2013, après que le nord du Mali est tombé sous la coupe de jihadistes liés à Al-Qaïda, la Minusma, qui compte environ 12.500 militaires et policiers, avait déjà perdu jusque-là plus de 160 Casques bleus, dont une centaine dans des actes hostiles, soit plus de la moitié des soldats de l'ONU tués pendant cette période dans le monde.

 

Avec MAP