Ce mardi 5 février 2019, le pape François a achevé sa visite historique aux Émirats arabes unis par une grande messe donnée à Abou Dhabi dans le stade "Zayed Sports City", le plus grand du pays. Un geste fort à travers lequel le souverain pontife a adressé des messages tout aussi fort : pour la paix, pour la tolérance et pour la cohabitation.

Quelque 170.000 personnes d’une centaine de nationalités, selon les organisateurs, soit 35.000 personnes de plus que les 135.000 porteurs de billets ayant été distribués par l’église locale, sont venues voir et écouter le pape. Agitant, pour la plupart, de petits drapeaux jaunes et blancs aux couleurs du Vatican, ils l’ont ovationné à son arrivée. L’émotion se lisait sur les yeux quand il a commencé son homélie prononcée en italien et traduite en arabe.

« Pour vous, ce n'est certes pas facile de vivre loin de la maison", a-t-il déclaré. Formé dans sa majorité par d’immigrés, ce public auquel s’adresse le souverain pontife est représentatif de la population émiratie qui est constituée à près de 85% d’expatriés. «Vous êtes un chœur qui comprend une variété de nations, de langues et de rites», a poursuivi le pape, qui donne ainsi au monde un exemple de cohabitation pacifique. Or, à 20 minutes du lieu où ces messages de paix sont prononcés se trouve l'Iran, l’un des pays les plus belliqueux de la planète. Ce sont ces mollahs qui ne tolèrent ni libertés individuelles ni liberté religieuse et encore moins la cohabitation pacifique. Leurs mercenaires sèment terreur et désolation là ils se trouvent. Il n’y a qu’à voir les drames que provoquent les Houtis au Yemen, les guérillas que provoquent le Hizbollah au Liban et ailleurs, les discordes que sème le Hamas en Palestine… Les pays du Golfe sont eux-mêmes victimes de la zizanie que monnaye le régime iranien.

C’est pour bien ancrer dans les esprits son appel à la tolérance et à la paix entre toutes les religions qu’au cours de la journée d’hier, lundi 4 février 2019, le pape François, vêtu de blanc, et le grand imam d’Al-Azhar, cheikh Ahmed al-Tayeb, en noir, étaient côte à côte. Ils étaient ensemble devant l’immense mosquée Zayed et ensemble ont donné une conférence interreligieuse. A cette occasion, dans un long discours prononcé devant des responsables de toutes les religions, le souverain pontife a encouragé les Emirats à poursuivre son chemin, qualifiant ce pays de «carrefour entre Occident et Orient».

Dans un document cosigné avec le grand imam d'Al-Azhar qu’il a embrassé à la tribune de la conférence, le pape a appelé à la fraternité. «Je suis ici comme un frère», avait-il déclaré dès son arrivé sur les lieux. C’est cette phrase que semblait traduire les gestes amicaux et le sourire du pape François à son arrivé, dimanche 3 février 2019, à Abou Dhabi, lors qu’il a été accueilli et s’est entretenu avec le prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed al-Nahyane. Le souverain a remis à son hôte un médaillon encadré représentant la rencontre en 1219, en pleine croisade, entre Saint François d’Assise et le sultan Malek al-Kamel en Égypte, un jalon vieux de 800 ans du dialogue entre musulmans et catholiques. Une reconnaissance pour les Émirats arabes unis que le pays décrit, dans une vidéo diffusée par le Vatican, comme étant un «pays qui aspire à être un modèle de coexistence et de fraternité, et le point de rencontre des différentes civilisations et des cultures, un pays où les communautés peuvent vivre librement dans le respect de leur diversité". Ces mots rappellent ceux du pape Jean-Paul II lors de sa visite historique effectué à Casablanca le 20 août 1985.

https://youtu.be/MGQcpBwRIlo