Le gouvernement sud-africain a annoncé, mercredi, un plan de sauvetage d’un montant de 69 milliards de rands, soit environ 5 milliards de dollars, au profit de la compagnie nationale d’électricité (Eskom) en proie à une grave crise financière.

Le plan, qui s’étale sur trois ans, ne signifie pas pour autant une reprise de la dette de la compagnie, qui s’élève à environ 30 milliards de dollars, a indiqué le ministre sud-africain des Finance, Tito Mboweni.

«Verser des fonds directement dans Eskom dans sa forme actuelle s’apparenterait à verser de l’eau dans le sable», a déclaré Mboweni, qui présentait le budget du gouvernement pour l’année 2019.

«Le gouvernement ne prendra pas la dette d’Eskom», a souligné l’argentier sud-africain, dont les propos illustrent la marge restreinte dont dispose le président Cyril Ramaphosa pour sauver Eskom avant les prochaines élections générales, prévues pour le 8 mai prochain.

Eskom, qui fournit 90 pc des besoins énergétiques du pays, a repris récemment les opérations de coupure du courant à travers le pays, portant une grave atteinte aux efforts visant à redynamiser une économie à bout de souffle.

Le président Ramaphosa a récemment indiqué qu’Eskom aura besoin de l’aide du gouvernement pour stabiliser ses finances. «En stabilisant Eskom, nous stabiliserons l’économie», a-t-il dit.

Le ministre des Entreprises publiques, Gordhan Pravin, avait, pour sa part, souligné que la compagnie a besoin d’un plan de sauvetage avant le mois d’avril prochain pour éviter l’effondrement.

Le gouvernement de l’ANC entend mettre en œuvre un plan de réforme de la compagnie. Toutefois, le plan se heurte à l’opposition des syndicats qui craignent des pertes d’emplois dans une conjoncture extrêmement difficile pour le pays.

 

Avec MAP