Lorsque les élections présidentielles de la RD Congo ont donné Félix Tshisekedi gagnant, la diplomatie française avait exprimé ses doutes quant à l’authenticité des résultats. «Il semble que les résultats ne soient pas conformes», avait déclaré Jean-Yves le Drian, le ministre des Affaires étrangères. Pour le président nouvellement élu, ce n’était vraiment pas une attitude amicale. Même après avoir reconnu la victoire de Tshisekdi, la France n’en a pas moins fait l’objet de critiques acerbes de la part des Congolais, surtout lorsque sa diplomatie a parlé de « compromis à l’africaine» pour expliquer son acceptation des résultats du scrutin. Qu’importe, Tshisekedi peut compter sur les Etats-Unis. La visite, qualifiée de réussie, qu’il y a effectuée et durant laquelle il a rencontré  le secrétaire d’Etat Mike Pompeo et plusieurs officiels, a été très fructueuse sur les plans politique et économique. La France ne peut ignorer cet élément important. Sa diplomatie a décidé de bouger. Jean-Yves Le Drian se rendra donc à Kinshasa en juin. La rencontre entre les présidents français Emmanuel Macron et congolais en marge du sommet One Planet à Nairobi, du 13 mars, a certainement facilité le voyage.