Le ministre des Affaires étrangères du Qatar, Mohamed Bin Abderrahmane Al Thani s’est plaint à la 36 ème cession du Conseil consultatif des droits de l’homme de l’ONU du blocus imposé par « certains pays de la région » et des mesures qu’ils ont prises contre les Qatariens. Il a parlé de violations des droits de l’homme dont l’atteinte à la liberté de circulation, d’établissement, de propriété et de travail. Selon le ministre, le Qatar a entamé les démarches auprès des organisations mondiales pour demander des comptes aux « pays du blocus ».

Réponse de Youssef Abdelkarim Boucheeri, le représentant du Bahreïn aux Nations Unies, il ne s’agit pas d’un blocus. Il a souligné que les quatre pays exercent leur « droit souverain de protéger notre sécurité nationale », et précisé que le boycott sera levé dès que le Qatar cessera de financer le terrorisme.

Les déclarations du ministre qatarien n’ont cependant pas fait l’unanimité. Plusieurs pays ont reproché à l’émirat un certain nombre d’atteintes aux droits de l’homme.

C’est le cas notamment de la Norvège qui a pointé du doigt les droits des employés de maison, l’Irlande qui a critiqué le « parrainage », c’est à dire le moyen par lequel un Qatarien met sous sa coupe un investisseur étranger auquel il prend 51% du capital contre une protection.

D’autres pays ont surtout reproché à l’émirat l’ambiguïté de sa politique étrangère. Sur ce volet, le Qatar maintient sa ligne politique en se rapprochant de l’Iran au moment où ce dernier tente de déstabiliser la région en soutenant des mouvements chiites en lutte contre le pouvoir légitime, comme au Yemen avec les Houtis. L’Iran est par ailleurs un des plus grands sponsors du Hizbollah libanais et du Hamas palestinien. Les monarchies du golfe y voient l’ennemi numéro Un.

C’est vers lui que les doigts ont pointé suite aux actes de sabotage contre des navires au large des Emirats arabes unis, et des attaques de drones contre les installations pétrolières saoudiennes. Les enquêtes en cours, auxquelles participeront les Etats-Unis, détermineront le ou les responsables de ces actes. On sait déjà que les attaques de drones ont été revendiquées par les houtis, qui sont financés par l'Iran.