Pour le Parti des travailleurs (PT), le rejet massif des élections législatives anticipées, du 12 juin, en Algérie, traduit la colère grandissante de la majorité du peuple algérien, plongée de plus en plus dans la misère. 

Selon le PT ce « rejet massif » traduit aussi l’indignation de la majorité devant la régression sans précédent sur le terrain des libertés démocratiques, la fermeture des champs politique et médiatique, la répression des marches et rassemblements, la criminalisation/judiciarisation/diabolisation de l’action politique, de la profession de journaliste, de la fonction d’avocat, de la liberté d’opinion, de conscience, et y compris de recherche académique, de l’exercice des libertés syndicales ».

Le résultat de ce scrutin constitue un « rejet franc de la légalisation et de l’institutionnalisation de l’arbitraire via des amendements au code pénal qui visent à bâillonner et en camisoler la société algérienne ».

Le parti a estimé que les résultats annoncés par l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) en fin de journée "faisant état d’un taux de participation de 14,7 % nationalement et moins de 5 % à l’étranger, correspondaient effectivement, à la fin de l’opération de vote".

"L’écrasante majorité" du peuple algérien vient une "fois de plus, à travers une abstention sans précédent d’exprimer une défiance claire à l’égard de toute opération politique visant à sauver le système honni, hérité du modèle du parti unique contre lequel s’est soulevé le peuple en février 2019 », martèle le PT.

La formation politique a souligné, en outre, que ni les moyens matériels et financiers colossaux mis au service de ce scrutin, ni l’instrumentalisation de la menace étrangère, ni la propagande officielle ni le matraquage des médias publiques et des médias privés au service du régime n’ont pu briser la détermination de la majorité du peuple ni altérer la conscience collective.

Selon le PT, « l’écrasante majorité vient de décréter que le système en place depuis 1962, avec la même nature, les mêmes pratiques et dont les politiques qui ont ruiné le pays sont approfondies, doit partir pour que puisse s’exercer la plénitude de la souveraineté du peuple, seule habilité à définir la nature du régime et donc des institutions conformes à ses aspirations ».

Il s'agit des premières législatives depuis le soulèvement populaire inédit et pacifique, né le 22 février 2019 du rejet d'un 5ème mandat du président Abdelaziz Bouteflika, poussé près de deux mois plus tard à la démission après 20 ans de règne. Fait marquant toute la Kabylie a boycotté le scrutin.

Hakim Arif