Les crimes que le Polisario continue à commettre contre des enfants et des opposants viennent d’être, de nouveau, d’énoncées devant la 49ème session du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU.

Des alertes continuent à être lancées à Genève contre la militarisation des enfants par le Polisario, dans les camps de Tindouf, avec la complicité de l’Algérie.

A l’occasion de la tenue de la 49ème session du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU dont les travaux se poursuivent jusqu’au 1er avril prochain, des militants (es) associatifs marocains  ont dénoncé, vigoureusement, ces crimes lors du débat général du point 03 relatif à la protection et la promotion des droits de l’Homme.

S’adressant à Michelle Bachelet, Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Aïcha Duihi a rappelé que depuis l'installation des camps de Tindouf sur le sol algérien, les responsables du Polisario ne cessent d’exploiter les écoles et les programmes scolaires en les endoctrinant avec son idéologie basée sur la haine et la violence. La militante associative marocaine a souligné que les endoctrineurs font l'éloge de la guerre et de l'héroïsme militaire, ce qui est incompatible avec les exigences de la Convention relative aux droits de l'enfant instituant l’obligation de dispenser aux enfants une éducation aux principes et valeurs de liberté, d'égalité et de tolérance pour une saine consolidation de leur personnalité.

«Aujourd’hui, le Polisario persiste à créer une atmosphère de tension au sein des camps, en jouant sur la corde sensible des émotions et en louant l'héroïsme militaire et encourageant le port des armes chez les enfants lors de toutes les cérémonies et célébrations», a déploré Aïcha Duihi . Cette dernière a tenu à attirer, encore une fois, l’attention de la présidente et des membres du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU, et avec eux la communauté internationale, sur l’amère réalité plusieurs fois dénoncée : «Les enfants des camps de Tindouf se retrouvent impliqués dans des entraînements militaires et dans des actions de vandalisme et d'intimidation ; mais également dans une guerre de propagande nourrie de violence et de haine».

Aïcha Duihi a terminé son intervention en tirant la sonnette d’alarme sur ce qui s’était passé au poste frontière de Guerguerat, quand le Polisario a enfreint le cessez-le-feu et a mis délibérément en danger la vie de dizaines d’enfants en les traînant dans des actes d'intimidation, de sabotage et de provocation des passants.

De son côté, Nour Bouhanana a exprimé la grande inquiétude des défenseurs des droits de l’Homme au vu du recrutement massif et continu des enfants au sein des milices du front Polisario, «qui sont enrôlés et endoctrinés sans pitié et sans aucune responsabilité morale».

La militante associative renvoie son auditoire aux vidéos montrant de jeunes enfants scandant avec ferveur et acharnement des slogans comportant des messages haineux et hostiles et appelant clairement à la guerre et au combat armé. «Tout cela dans une violation explicite de l’article 38 de la Convention internationale des droits de l’enfants de 1989 et du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant concernant l’implication des enfants dans les conflits armés», fait-elle remarquer.

Nour Bouhanana rappelle que la résolution du Conseil de sécurité (2601) adoptée à l’unanimité en 2021 condamne fermement toutes les violations du droit international applicable impliquant le recrutement et l’utilisation d’enfants par les parties à des conflits armés ainsi que leur enrôlement. «Cette résolution exige de toutes les parties concernées de mettre immédiatement fin à de telles pratiques et prennent des mesures spéciales pour protéger les enfants», a-t-elle insisté.

Bouhanana a appelé toutes les instances internationales concernées à intervenir d’urgence pour mettre fin à ces pratiques criminelles sur ces enfants nés dans les camps de Tindouf et demeurant, jusqu’à ce jour, sans statut de réfugiés et donc sans protection spéciale accordée à l’enfant réfugié. «Il est impératif que l’Algerie respecte la Convention et ses Protocoles et que le HCR assume ses responsabilités avec tous les pouvoirs qui lui sont conférés pour protéger ces enfants et leur permettre d’avoir une enfance normale avec un sentiment de sécurité et l’espoir d’un avenir meilleur et d’une vie décente», a affirmé la militante associative.

Pour sa part, Moulay Lahsen Naji, président de la Commission indépendante des droits de l'Homme (CIDH) a insisté sur l’importance capitale que les mécanismes des droits de l'homme fassent la lumière sur les disparitions forcées. «Aucun d'entre nous ne peut nier que la disparition forcée est une horrible violation alors qu'elle est encore systématique dans certains pays où des journalistes, des blogueurs et des femmes sont persécutés, au moment où je parle, pour avoir revendiqué leurs droits politiques et civils. Aujourd'hui, je porte à votre attention la disparition forcée de défenseur des droits de l’Homme Al Khalil Ahmed qui vivait dans les camps de Tinduf et qui a été kidnappé en 2009 par des agents de renseignement algériens. Depuis lors, mesdames et messieurs, personne ne sait où se trouvé le disparu après avoir été arrêté arbitrairement et sans avoir eu accès à la justice et on ne sait pas s'il est mort ou vivant», a-t-il détaillé.

Naji  a souligné que ce sont «les soi-disant responsables du polisario qui sont les principaux auteurs du complot contre le Al khalil Ahmed qui a été enlevé juste pour avoir exprimé son opinion contre eux».

Le militant pour les droits de l’Homme a terminé son intervention en appelant à l’ouverture d’une enquête sur cette affaire de disparition forcée.

Les crimes sordides du Polisario ont été, ainsi, une nouvelle fois dénoncés et la communauté internationale mise devant ses responsabilités.