En reconnaissant l’importance de la question du Sahara pour le Maroc, «l’Espagne considère l’initiative marocaine d’autonomie, présentée en 2007, comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend ». Les mots contenus dans le message adressé par le chef du gouvernement, vendredi 18 mars, au Roi Mohammed VI sont précis. Ils expriment, clairement, une évolution historique de la position de l’Espagne concernant la question du Sahara marocain.

Historiquement lié à ce dossier, le voisin ibérique s’engage ainsi dans la nouvelle voie ayant été ouverte par la reconnaissance, officielle, par les États-Unis de la souveraineté pleine et entière du Maroc sur l’ensemble de son territoire, le Sahara compris.

La position espagnole qui rejoint, dans les mêmes termes, celle de l’Allemagne, pourrait inspirer l’Union européenne et l’amener à suivre le sens de l’Histoire, le bon s’entend. C’est ce qu’ont fait de nombreux pays à travers le monde.

D’ailleurs Laâyoune et Dakhla, villes emblématiques du Sahara marocain, abritent déjà plus d’une vingtaine de consulats de différents pays arabes ainsi que des États du Golfe et d’Afrique. Ces faits montrent «le caractère irréversible du processus politique en marche», souligné par le Roi Mohammed VI, le 6 novembre dernier, dans son discours prononcé à l’occasion de la célébration du 46ème anniversaire de la Marche verte.

Les autorités espagnols ont bien compris que «la prospérité du Maroc est liée à celle de l’Espagne, et inversement», comme l’a souligné Pedro Sánchez dans son message adressé au Souverain. «La stabilité et la prospérité de l’Espagne et du Maroc sont intimement liées», a ajouté le chef de la diplomatie espagnole, appuyant son chef de gouvernement.

N’en va-t-il pas de même pour les relations Maroc-UE ?

Une nouvelle étape s’annonce désormais entre l’Espagne et le Maroc, sur de nouvelles bases. Le Roi Mohammed VI en avait précisé les termes dans son discours du 20 août dernier : «Avec un optimisme sincère, Nous formons le souhait de continuer à œuvrer avec le gouvernement espagnol et son président, Son Excellence Pedro Sanchez, afin d’inaugurer une étape inédite dans les relations entre nos deux pays. Désormais, celles-ci devront reposer sur la confiance, la transparence, la considération mutuelle et le respect des engagements.»

Ce sont ces mêmes termes de «confiance, transparence, considération mutuelle et respect des engagements» qu’ont repris le gouvernement espagnol et son président pour annoncer, solennellement, leur volonté de faire avancer les relations des deux royaumes.

Comme l’avait précisé le Roi Mohammed VI dans le même discours, en affirmant qu’il suivait «personnellement et directement le processus de dialogue ainsi que l’évolution des discussions» (avec les autorités espagnoles) :  «Le but n’était pas seulement de trouver une issue à cette crise, mais aussi de saisir l’opportunité pour redéfinir les bases et les paramètres qui régissent ces relations.»

C’est chose faite.