Vendues et exploitées par des réseaux criminels, beaucoup de burundaises se retrouvent prisonnières de familles saoudiennes censées les faire travailler dans de bonnes conditions…

Les témoignages commencent presque tous de la même manière : Des femmes précaires habitant Bujumbura ou ses environs se voient promettre des emplois d’aide-ménagères en Arabie Saoudite ; mais signent en fait pour une toute autre réalité. Synonyme d’opulence dans l’imaginaire collectif, la région du Golfe présente un grand attrait au sein de ce pays où presque 50% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.

Appâtées par des salaires en dollars et la perspective d’un avenir meilleur, des burundaises se retrouvent piégées dans un cycle d’horreurs et de violences. Séquestrées, privées de leurs passeports et ne sachant souvent même pas dans quels quartiers elles habitent, ces femmes sont contraintes d’obtempérer à tout : journées à rallonge, sous-alimentation, manque de soins, sévices physiques et sexuels, (…).

Elles sont généralement recrutées par des soi-disant agences servant d’intermédiaires avec leurs futurs employeurs. Légales en apparences, ces structures sont l’assise de réseaux criminels tirant leurs profits de la traite des personnes. Depuis quelques années des ONG interviennent auprès des forces de police pour faire cesser ces trafics. Une instance a d’ailleurs vu le jour sous l’égide du gouvernement afin de contrer le fléau. La Commission Nationale sur la Traite multiplie ainsi les poursuites pénales et autres procédures civiles visant à rapatrier et aider les victimes ; Mais les résultats demeurent en deçà des attentes…