La Fédération congolaise de football (FECOFA) vient d’être ébranlée par une sordide affaire de pédophilie à laquelle seraient mêlés des responsables.

Un réseau pédocriminel dont auraient été victimes plusieurs jeunes depuis près de 20 ans, sans que les autorités (pourtant averties) n’aient réagi. C’est un journaliste français qui a dévoilé le pot aux roses après une longue enquête. Ayant recueilli de nombreux témoignages de joueurs et autres professionnels du football congolais, Romain Molina (c’est son nom) a exposé le résultat de ses investigations. Trafic d’enfants, chantage et pression sexuels de la part de personnes influentes sur mineurs, abus (…), la liste est encore longue.

Suite à la dénonciation, la Fédération congolaise de football a décidé de suspendre 6 sommités de sa structure, le temps de mener sa propre enquête. Romain Molina n’en est pas à son coup d’essai, il y a dix mois il avait ouvert le bal avec un scandale similaire qui impliquait la Fédération du Gabon. Le modus operandi des entraineurs et hauts cadres était le même : Des enfants et adolescents dont les souhaits de devenir joueurs professionnels étaient exploités en vue d’obtenir des faveurs sexuelles. S’en suivit l’arrestation du Président de la structure pour complicité de pédophilie. Soucieux d’aider à démanteler d’autres réseaux, le journaliste s’est alors tourné vers la RDC.

L’arbre qui cache la forêt

Certaines histoires remontaient à 2002, mais les plaintes des concernés demeurèrent sans suite à l’époque. En 2020, la FECOFA a de nouveau été alertée suite à un match disputé en Guinée Equatoriale. L’ancien coach du RC Kinshasa fut lui-même mis en cause par des récits. En vain. Le top managment de l’équipe a choisi de fermer les yeux.

Il aura fallu une énième alarme de sonnée en début novembre pour attirer cette fois l’attention du Ministre des sports. Ce dernier a promis des sanctions exemplaires si l’affaire était prouvée. Pour l’heure, six individus ont été suspendus. Une ligne verte a également été ouverte afin de permettre à d’autres victimes de dénoncer leurs agresseurs. Selon Romain Molina, celles-ci sont probablement légion mais cette fois au moins,  il y a une véritable volonté étatique de punir les coupables.